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« Love & Money », bientôt dans le répertoire de  Mister 9

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Passé de « Shadow 9 » à Mister 9, le chanteur Odeney Jean continue d’alimenter les « playlists » en dance all, cette musique dansante au rythme de laquelle les jeunes aiment tant se disloquer les hanches. Après quelques titres qui font leur chemin sur la toile, l’artiste carrefourois évoluant en République Dominicaine annonce un EP de six tracks intitulé « Love & Money » dans les prochains jours. Entre-temps, revenons à ses débuts.

Né à Carrefour, commune située à l’entrée sud de la capitale, Odeney Jean, de son vrai nom se présente comme une âme dévouée aux dieux des arts, tant il en est passionné. S’il excelle aujourd’hui comme chanteur et compositeur, son premier coup de foudre s’est porté cependant sur les arts plastiques. « Enfant, j’étais le plus doué en cours de dessin, s’enorgueillit le dénommé Mister 9. Pendant que les autres soumettaient de simples dessins comme devoirs en classe, moi en revanche je faisais des tableaux pour me distinguer », raconte l’amateur de peinture, ancien du collège Pierre Corneille.

« King of dance » a été sa première aventure avec la musique. Religieusement avec sa bande de danseurs, Mister 9, jeune ado de l’époque, agrémentait de  nombreuses activités culturelles, comme celle de Ticket max academy, un concours de danse au cours duquel ils furent couronnés rois de la catégorie de Hip-Hop sous le nom de « Lil Masters ». Suite à cela, il a bouclé le chapitre de danseur pour en entamer une nouvelle expérience dans le rap. « Après la danse, je me suis mis à faire du rap. On avait un groupe dans le coin qui s’appelait MAJ Rap », se rappelle Odeney, qui se faisait appeler à l’époque« Shadow 9 ». « On a enregistré quelques titres dont je ne dispose plus malheureusement. À l’époque, on était jeune, avec très peu d’expérience. On faisait de la musique pour s’amuser, on n’avait pas cette maturité pour comprendre ce qu’on pouvait en faire », reconnaît le chanteur, qui aujourd’hui s’aventure dans un nouveau registre, à savoir le Dance all.

Pour sa première aventure en solo, Mister 9 a sorti le single « Men mwen », un titre qui l’a intronisé singulièrement dans l’industrie musicale haïtienne. Notons qu’avant ce morceau, il avait déjà collaboré sur la démo d’un artiste Cayen, D-Milfort. Cinq ans après ses débuts, la voix de « M wè w on line » (feat Mr Nepas), compte des milliers de vues sur You Tube, avec des morceaux affolants, dont son vidéoclip sur lequel on retrouve l’autoproclamé Papa Rap, Onorab Fantom, (Koupe, sorti il y a neuf mois) qui totalise plus d’un million de vues. On retrouve, entre autres, dans sa discographie : « Bend Ova » ; « Se yo k blotèt a yo » ; « No Love » ; « Weneed to free ».

Comme tout artiste, Mister 9 s’intéresse à un certain nombre de thèmes qui lui sont chers, tels que les relations amoureuses, le sexe, l’amitié, la drogue. Pour se justifier, le chanteur et compositeur dit qu’il est important de s’acclimater à l’environnement des gens pour attirer leur écoute dans le but de pouvoir mieux faire passer son message. « C’est comme en leadership, explique-t-il, c’est mieux de dire ‘’faisons’’ au lieu de ordonner. C’est plus motivant », ajoute la voix « de Avè m yokanpe » se servant de ses expériences par le passé pour légitimer les morales de ses textes. C’est en ce sens qu’il définit la musique comme étant des sonorités lui permettant de se faire accepter par le public, grâce à son talent et les messages qu’il partage.

Depuis quelques temps, Mister 9 évolue en République Dominicaine, comme de nombreux autres acteurs du secteur musical qui prennent la poudre d’escampette à la recherche d’un climat plus serein. Mais contrairement à certains, cela le désole. Car il aurait préféré continuer à faire ce qui le fascine le plus dans son pays. L’artiste dit être consterné par l’enchantement de ses pairs en République voisine, qui ont tendance à oublier qu’ils ne sont pas chez eux.

« Je dois reconnaître que  notre situation s’est nettement améliorée là-bas. On ne souffre pas des problèmes de base qu’on trouve en Haïti. De ce fait, il est plus facile pour nous de produire. Mais, le fait c’est qu’on n’est pas chez nous », regrette le chanteur. En effet, les artistes haïtiens de l’autre côté de la frontière ne sont pas épargnés par les harcèlements de la migration. « Malheureusement, déplore Mister 9, ce sont ces contrôles migratoires qui rappellent à la plupart d’entre nous, que nous ne sommes pas chez nous. Ce n’est pas que je m’en réjouis, mais je crois que ce rappel est important pour encourager ces artistes à contribuer au changement du pays», souligne le natif de Carrefour, qui se montre perplexe quant à la volonté des autorités haïtiennes de changer la donne.

Par ailleurs, la voix de « Bend Ova » et graphiste passionné des jeux de vidéo, ajoute les dernières touches de perfection sur un EP de six titres qu’il entend proposer à ses fans dans les jours qui suivent.  Au cours de cet entretien accordé au journal Le Quotidien News, Mister 9 a aussi indiqué que cet opus intitulé « Love & Money », comme son nom l’indique, parlera d’amour et d’argent. De quoi enivrer les mélomanes.

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com

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