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Le Canada et les États-Unis en quête d’un consensus international sur la crise haïtienne

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Si la communauté internationale, que ce soit les États les plus concernés ou à travers les organes de l’ONU, s’entend sur l’urgence de la situation en Haïti, les points de vue diffèrent quant à la façon d’apporter leur soutien. Étant les plus puissants voisins immédiats, le Canada et les États-Unis cherchent une solution au problème, mais entre les deux géants, la vision des choses n’est pas identique.

Le 27 et le 28 octobre 2022, le Secrétaire d’État américain Antony Blinken était en visite au Canada, et une intervention en Haïti était à l’ordre du jour. Pour les États-Unis qui avaient préalablement laissé croire à une intervention militaire menée par le Canada, l’affaire ne semble pas être simple. Pour le Gouvernement de Justin Trudeau, il s’agit d’abord d’une crise humanitaire, et d’une aide qu’il faut apporter sans une intervention ou une ingérence, alors que les États-Unis y voient une crise de sécurité. Selon la Ministre des Affaires Étrangères du Canada,  Mélanie Joly, une délégation canadienne est en consultation sur le terrain afin d’explorer les différents moyens d’aider le peuple haïtien.

Pour le Premier Ministre canadien Justin Trudeau, l’urgence humanitaire est inquiétante, et les acteurs locaux et régionaux doivent trouver une solution. « On va aussi parler d’Haïti où c’est tellement à briser le cœur, ce qui est en train de se passer dans la Perle des Antilles. Nous avons du travail à faire ensemble et surtout avec nos partenaires locaux et régionaux pour rétablir la paix, la stabilité et la prospérité pour ce beau pays », a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse le 27 octobre accompagné du Secrétaire Blinken.

Pour les États-Unis, l’intervention est le mot clé, et ils n’en démordent pas. « Nous avons tous les deux eu des discussions avec de nombreux pays pour sonder leurs intérêts et leur volonté d’intervenir en Haïti », a indiqué Antony Blinken lors de cette conférence.

« Notre but n’est pas d’intervenir ni d’imposer, mais c’est d’aider »

L’intervention militaire ne semble pas faire partie des solutions pour le Canada. Lors d’une séance de questions-réponses avec des étudiants à Montréal le 28 octobre, Antony Blinken et Mélanie Joly ont largement exprimé leurs avis sur le sujet. « Aucune décision ne va être prise sans l’implication des Haïtiens. Je l’ai toujours dit, ce sera par et pour les Haïtiens, parce qu’au final c’est pour leur bien, parce que présentement c’est le peuple qui souffre en Haïti. Alors notre objectif c’est de les aider eux », a indiqué la Ministre canadienne des affaires étrangères. « Notre but, c’est d’aider. Notre but n’est pas d’intervenir ni d’imposer, mais c’est d’aider parce que nous avons une obligation d’aider », a-t-elle martelé.

Le Canada rechercherait l’appui d’autres acteurs concernés par la crise humanitaire dans le pays et voit des acteurs potentiels comme le CARICOM ou l’Union Africaine. « Le Canada est ce meilleur ami d’Haïti qui peut aider, mais on doit aussi s’assurer qu’il y ait des forces régionales qui puissent s’impliquer comme le CARICOM », a déclaré Mme Joly avant de citer également l’Union Africaine et l’OIF.

De son côté, le Secrétaire d’État américain voit un pays handicapé par la violence des gangs, et toute solution à la crise doit nécessairement passer par l’éradication de cette menace. « Nous constatons qu’il faut probablement faire plus pour soutenir la police, pour soutenir les forces haïtiennes, pour ramener le contrôle des affaires dans leurs mains, et évidemment, nous voulons une transition politique, et éventuellement des élections. Mais comment avoir des élections quand le peuple haïtien ne peut même pas circuler ? Il faut donc qu’on résolve ce problème d’insécurité. C’est un problème qui va surtout concerner la police nationale qui sera en première ligne. Mais nous pensons qu’il faut un soutien de la communauté internationale et c’est sur cela que nous travaillons », a-t-il déclaré à Montréal.

Clovesky André-Gérald PIERRE

cloveskypierre1@gmail.com

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