CHAIRE MONFERRIER DORVAL : NEUF SUR NEUF POUR LES MERCREDIS DE LA CHAIRE
3 min readCe mercredi 6 novembre 2024, la Chaire Monferrier Dorval de Droit Constitutionnel a réalisé la neuvième journée de discussions dans le cadre des « Mercredis de la Chaire ». Pour ce neuvième rendez-vous qui a eu lieu aux locaux de l’Office de Protection du Citoyen (OPC), ont été mis au centre des débats la place de la diaspora haïtienne dans une réforme constitutionnelle, ainsi des questions relatives au genre et à la société civile.
Dans le cadre de cette sortie, les responsables de la Chaire Monferrier Dorval de Droit Constitutionnel ont retenu le sujet : « Diaspora, Genre et Société Civile ». Pendant plus deux heures, trois intervenants se sont exprimés l’un après l’autre sur ces différentes thématiques devant un public composé majoritairement de jeunes étudiants, d’universitaires et de professionnels en Droit.
C’est le sociologue Frédéric Boisrond qui a lancé la partie. Intervenant en ligne sur la thématique Diaspora, le sociologue a mis en lumière le problème du recensement en Haïti, qui se relève encore plus criant lorsqu’il s’agit des haïtiens vivant à l’étranger. Farouche opposant au droit de vote des membres de la diaspora, M. Boisrond a soutenu l’idée que les haïtiens vivant à l’étranger et ayant une double nationalité, devraient remplir certains devoirs afin de pouvoir afin de garder leurs nationalités haïtiennes. Pour lui, c’est l’un des meilleurs moyens de permettre à cette communauté d’expatriés de tisser des liens réels forts avec leurs origines haïtiennes ; lesquels liens sont souvent mis à mal par l’émigration.
L’intervention de M. Boisrond fut suivie de celle de Marie Frantz Joachim, militante féministe dont l’intervention s’est axé sur la problématique de l’égalité des sexes et de l’équité de genre en Haïti. Tout en mettant en avant le bien-fondé du système de quota dans les lois haïtiennes, Mme Joachim a toutefois signalé que d’énormes progrès restent encore à faire pour parvenir à une réelle égalité entre les sexes. Aussi, celle qui a dirigé la SOFA (Solidarite Fanm Ayisyèn) pendant plus d’une dizaine d’années pense que parallèlement à ce cadre juridique déjà existant, est aussi nécessaire une éducation fondée sur l’inclusivité.
Troisième et dernier intervenant du jour, Henri Marge Dorléans, ancien ministre de la Justice et de la Sécurité Publique et Président du Conseil Scientifique de la Chaire Monferrier Dorval, a plaidé pour une société civile forte et organisé, capable de contrôler la prise de décision des autorités étatiques et de défendre les intérêts des différentes couches de la population. Cela étant M. Dorléans a promu la mise en place d’un « Conseil des Gardiens d’Haïti », un organe qui, selon lui, regrouperait l’ensemble des organismes dits de la société civile. Car, pour lui, à côté du pouvoir politique et du pouvoir économique, la société civile (pouvoir citoyen) constitue l’un des piliers essentiels sur lesquels repose la vie de la nation.
Face à un public visiblement conquis et satisfaits de ces interventions, après leurs interventions, les trois intervenants se sont donnés à cœur joie à l’exercice questions/réponses et suggestions qui se sont suivis avec les membres de l’assistance.
Cette neuvième sortie, modérée par Roobens Isma, a été bouclée par une courte intervention d’un ancien président de la chambre basse du parlement haïtien, M. Vasco Thernelan, qui a insisté sur la nécessité de continuer le débat sur la mise en place d’une société civile forte et organisée.
Pour rappel, les mercredis de la Chaire sont une série de discussions initiées dans le cadre de la Chaire Monferrier Dorval, créée par le Conseil Exécutif de l’Université d’État d’Haïti le 12 mars 2024. Menée par M. Henri Marge Dorléans, ancien professeur à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques (FDSE) et Président du Conseil scientifique de la Chaire, cette série de discussions a pour objectif, entre autres, de faire avancer le débat sur les questions constitutionnelles.
Roobens ISMA