Il y a des soirs où le silence devient lourd comme une accusation.
Des matins où l’on se réveille fatigué d’avoir simplement existé.
Et des jours où l’on ne se reconnaît plus dans le miroir.
À toi qui lis ces lignes avec une lassitude familière,
sache ceci : tu n’es pas seul, et tu n’es pas fou.
Le monde a souvent cette manière brutale de nous rappeler ce qu’il attend de nous :
être fort, être rapide, être rentable, être silencieux.
Mais qui t’a demandé ce que toi, tu voulais ?
Qui t’a appris à nommer tes douleurs autrement qu’en les étouffant ?
Ce texte n’a pas la prétention de te sauver.
Mais il veut t’interrompre, juste assez longtemps pour que tu reprennes ton souffle.
Pour que tu te rappelles que ta souffrance n’est pas une honte à cacher.
C’est un feu. Il brûle, mais il éclaire aussi.
Tu n’as pas à guérir vite.
Tu n’as pas à prétendre que tout va bien.
Mais tu as le droit de recommencer.
De ralentir. De désobéir à cette société qui te presse,
et de t’autoriser, un instant, à exister autrement.
Je ne te connais pas,
mais je t’imagine vaste.
Trop vaste pour les cases.
Trop précieux pour t’éteindre en silence.
Alors si tu lis encore,
c’est que quelque chose en toi n’a pas abdiqué.
Et rien que ça, c’est déjà une victoire !