7 septembre 2025

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Environ une dizaine d’écoles à Hinche toujours occupées par des déplacés internes à un mois de la réouverture des classes, alerte l’OCNH

 « À un mois de la réouverture officielle des classes, prévue le 1ᵉʳ octobre pour l’année académique 2025-2026, huit (8) établissements scolaires de la ville de Hinche, dont cinq (5) écoles nationales et trois établissements privés, sont toujours occupés par des personnes déplacées internes (PDI) », a révélé l’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) à travers un communiqué de presse paru le 3 septembre 2025. Selon l’organisation, cette situation constitue une menace directe pour la reprise effective des activités scolaires dans le département du Centre.

Selon l’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH), la façon dont les personnes déplacées internes (PDI) occupent ces huit établissements scolaires suscite de vives inquiétudes quant au respect du droit à l’éducation de centaines d’élèves. Face à cette situation qui risque de priver de nombreux élèves de leur droit fondamental à l’éducation, l’OCNH estime qu’« il est impératif de prendre des mesures urgentes pour libérer ces établissements et permettre aux élèves de retrouver un environnement d’apprentissage stable et sécurisé ».

Dans cette perspective, l’OCNH a jugé nécessaire de rappeler que le droit à l’éducation est garanti par l’article 32 de la Constitution haïtienne, qui dispose :« L’État garantit le droit à l’éducation. Il veille à la formation physique, intellectuelle, morale, professionnelle, sociale et civique de la population ». Par conséquent, avance l’OCNH, il revient à l’État de prendre les mesures nécessaires et urgentes pour que ces établissements scolaires de la ville de Hinche soient utilisés conformément à leur vocation première. À en croire l’organisation, cette obligation est d’autant plus cruciale que de nombreux élèves risquent de voir leur droit fondamental à l’éducation compromis.

 « Pour garantir un environnement éducatif stable et sécurisé pour tous les élèves, tout en assurant des conditions de vie dignes et sûres pour les PDI, l’OCNH : 1)  exhorte les autorités compétentes à adopter, dans les meilleurs délais, les mesures indispensables à la réouverture effective des classes et à la relocalisation des PDI, dans le strict respect de leurs droits fondamentaux ; 2) appelle également les partenaires internationaux à apporter leur soutien aux autorités nationales et locales compétentes, notamment en leur fournissant des ressources et une assistance technique pour faciliter ce processus ».

En ce qui concerne les PDI, l’OCNH explique que ces personnes ont fui les zones de Mirebalais et de Saut-d’Eau à la suite d’attaques perpétrées par des gangs lourdement armés. La situation de ces personnes est extrêmement préoccupante. « Ces PDI vivent dans des conditions critiques, sans que des réponses adaptées à leurs besoins urgents ne soient apportées. De plus, une augmentation significative du nombre de sites d’hébergement a été constatée : ils sont désormais au nombre de trente-quatre (34), contre trente-deux (32) précédemment », a indiqué l’organisation, tout en soulignant que cette situation alarmante nécessite une intervention rapide et efficace pour garantir la sécurité et le bien-être de ces PDI, ainsi que pour prévenir une détérioration supplémentaire de leurs conditions de vie.

Comment se porte Mirebalais ?

La commune de Mirebalais est toujours assiégée par les gangs armés. Depuis le 31 mars 2025, les caïds de la coalition criminelle dénommée Viv Ansanm ont pris le contrôle de cette ville à plus de 93 %, selon Me Robenson Mazarin,  coordonnateur du Mouvement des citoyens engagés du Centre (MOCEC).

À en croire M. Mazarin lors de son intervention au micro de la presse récemment, les gangs armés s’érigent en maîtres des lieux à Mirebalais et à Saut-d’Eau. « Il y a toujours des affrontements entre les forces de l’ordre et des individus armés, mais aucune opération majeure prévue par les autorités policières pour reprendre effectivement le contrôle de la ville de Mirebalais n’a encore eu lieu. Toutefois, la semaine dernière, une opération ciblée a eu lieu pour reprendre possession d’un espace stratégique appelé « Montagne de la grâce », a expliqué Me Robenson Mazarin. « En revanche, dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 septembre, des individus armés ont repris le contrôle de ce lieu stratégique », dénonce Me Mazarin.

Qu’on se le rappelle : rien que cette année, le Bureau Intégré des Nations Unies (BINUH ) a déjà recensé 4 026 victimes d’homicides volontaires, dont 376 femmes, 21 filles et 68 garçons. Ce qui représente, selon le Sous-secrétaire général pour l’Europe, l’Asie centrale et les Amériques Miroslav Jenča, une augmentation de 24 % par rapport à la même période l’an dernier.

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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