Si l’administration Trump décidait de mettre un terme à la loi HOPE, qui représente plus de 90 % des exportations du pays, Haïti risquerait de connaître une aggravation de la catastrophe économique et humanitaire, a prévenu l’économiste Enomy Germain lors de son intervention au journal du matin de la Radio Caraïbes, le 3 octobre 2025.
Lors de son intervention au micro de Guerrier Dieusel, l’économiste a jugé nécessaire d’apporter, dès l’entame, deux clarifications sur la loi HOPE/HELP : « Les autorités américaines n’ont pas encore pris de décision en ce qui concerne la loi HOPE, qui est toujours en vigueur. En revanche, la loi HELP n’est plus en vigueur, certes, mais certaines dispositions de cette loi autorisent encore une série de transactions jusqu’au 19 décembre 2025 », a expliqué M. Germain.
C’est donc l’incertitude pour le secteur textile haïtien. La loi HOPE/HELP, qui permet à Haïti de bénéficier d’une réduction des tarifs douaniers de la part des États-Unis, n’a pas encore été renouvelée. Or, sur le plan de l’économie globale, le secteur de la sous-traitance est le plus important pour le pays en matière d’exportations puisqu’il représente plus de 90 % de celles-ci, a rappelé le professeur Germain, soulignant que ce secteur est l’un des rares sur lesquels Haïti peut compter.
Selon lui, la sous-traitance est également le deuxième secteur le plus important pour le pays en ce qui concerne l’apport en devises étrangères, notamment en dollars américains. « C’est un secteur vital en matière d’emplois. Aujourd’hui, plus de 27 000 personnes y travaillent », a-t-il précisé. Mais si ce secteur venait à s’effondrer, Haïti connaîtrait « une aggravation de la catastrophe économique et humanitaire que nous vivons déjà dans ce pays ».
L’économiste Enomy Germain appelle donc les autorités de l’État à entamer rapidement des discussions avec la Maison-Blanche afin de convaincre Washington de renouveler le programme HOPE/HELP. « Le rôle de la diplomatie et du secteur privé est de poursuivre le dialogue avec les autorités américaines », a-t-il insisté.
De son côté, le secrétaire général de l’OEA, Albert Ramdin, exhorte l’administration Trump à renouveler le programme HOPE/HELP. Selon lui, « la prolongation de ce programme est essentielle pour rétablir la sécurité, soutenir plus d’un million de familles haïtiennes et éviter l’effondrement de milliers d’emplois qui demeurent un rempart face à la violence et à l’instabilité ».
Qu’est-ce que la loi HOPE/HELP ?
Selon l’ambassade d’Haïti aux États-Unis, la Loi sur l’Assistance Hémisphérique à Haïti par le biais de la Promotion du Partenariat Économique de 2008 (HOPE II/HELP, acronyme en anglais) accorde un traitement préférentiel aux importations de vêtements, produits textiles et certains autres articles en provenance d’Haïti, en les exemptant de droits de douane.
La loi HELP, parallèlement à la loi HOPE (Haitian Hemispheric Opportunity through Partnership Encouragement), ouvre l’accès au marché américain, hors taxes, à environ 1 500 produits, soit un total de 5 000 articles exonérés de taxes et éligibles dans le cadre du Système généralisé de préférences (SGP).
Jackson Junior RINVIL
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