Cette semaine, la communauté haïtienne a dû gérer pas mal de dossiers, dont l’affaire liant un chef de gang notoire à un homme d’affaires très influent dans le pays. La communauté a aussi assisté à des offensives de la police contre les gangs pendant que le gouvernement et le Conseil électoral provisoire mettent le cap sur la réalisation des élections futures.
Parlant d’élection, le projet de décret-loi commence à faire sensation par rapport aux dates retenues pour le déroulement de ces joutes et les dates de publications des résultats. Si pour certains, on y voit un projet osé, fragile et mort-né, le CEP est d’une opinion tout à fait contraire. Il accélère, laissant aux autres acteurs impliqués dans le processus la liberté de bien jouer leur participation.
Entretemps, l’ONU continue de dénombrer les victimes de la violence en Haïti. Les nouvelles données rendues publiques sont plus que préoccupantes. Les cas de viols, d’assassinats et d’autres types de violences défraient la chronique. Elles témoignent de la réalité d’un pays qui n’est pas prêt. Un pays où la question des droits humains est à son niveau le plus bas.
Nous nous perdons tous dans des distractions vaines où chaque groupe, chaque clan essaie de créer des événements pour attirer les projecteurs sur lui sans vouloir poser réellement les problèmes en profondeur. Qui a pris le soin vraiment de décortiquer les non-dits du rapport du BINUH? Qui arrive à discerner cet empressement de l’Exécutif et du CEP à enclencher le processus électoral dans un contexte où on abat des gens comme des animaux? Pour ces théâtres, nous aurons du temps. Le but ultime, c’est de poser les vrais jalons vers le redressement de l’ordre et la vie dans le pays.
Nous mélangeons tout à la fois : stratégies pour assurer l’après 7 février 2026, élection pour renouveler le personnel politique, bataille armée, etc. Nous cherchons à tout politiser. C’est toujours la politique sanguinaire de partage du gâteau qui prévaut. Le bien-être collectif est mis en retrait alors qu’il est le but ultime que nous devons tous chercher. Passons le chiffon, pensons à notre humanité et le reste viendra de surcroit.
Daniel Sévère
