Edris Fortuné pilote son art de la photographie au dessin
3 min readEdris Fortuné est un artiste haïtien qui évolue dans l’art plastique. Mais, on le reconnaitra sur la toile pour ses différentes prises de photo, en particulier dans les moments de troubles. Doté d’une grande culture de l’image, l’artiste photographe immortalise les événements avec sa caméra.
Edris Fortuné, natif de Ouanaminthe, est né avec un sens exquis pour l’image. Il a commencé dès son enfance à aiguiser son crayon pour reproduire la beauté sur ses feuilles. À en croire ses mots, son talent était apprécié de tous. Il a même émerveillé les jésuites de sa ville natale avec ce qu’il a de plus merveilleux comme talent, sa grande culture de l’image. Edris s’est rendu à Saint Domingue à une école d’art, où il a passé deux belles années à éperonner son art.
Il a tenté en vain d’étudier les Sciences Juridiques à la Faculté de Droit de Jacmel. L’intelligence artistique a dominé largement son cerveau, le rendant inapte à faire le Droit. Il a par la suite participé à la production de plusieurs longs métrages , puisqu’il se connaît en matière de Cinématographie. Conscient de sa grande passion, il a plié bagage pour Belgique. De là, il a rencontré une joliesse féminine, une belge avec qui il aura sa première progéniture. «De Belgique étant, j’ai suivi de nombreuses formations sur la practice du regard », déclare le photographe qui pense avant toute chose qu’un regard critique est indispensable à tout professionnel de l’image. Puis, il a représentéé la première République noire à plusieurs expositions internationales, à Bruxelles.
De retour en Haïti, Edris Fortuné a investi le terrain pour explorer tous les recoins du terroir de manière à capturer les plus belles images du pays. En fait, «Le photographe a un rôle prépondérant à jouer dans la revalorisation des patrimoines et des sites touristiques du pays », a laissé croire M. Fortuné lors d’une entrevue accordée au journal Le Quotidien News. Son appareil de photo est par ailleurs pour lui un outil de militance. Ainsi, il avance que l’image est avant tout politique.
Le photographe militant se voit mal installé dans un studio. Il préfère ainsi l’ambiance des rues, être au centre des bouleversements, des manifestations. Pour lui, il n’y a pas plus fascinant que lorsque, poussé par l’adrénaline au cœur des événements, il multiplie ses prises. «Avec mes photos, je veux accomplir un travail d’archiviste, un travail de mémoire », a fait savoir Edris Fortuné récompensé à maintes reprises pour son travail.
Comme photographe avec sa caméra, ou comme dessinateur avec ses crayons, Edris Fortuné reproduit passionnément tout ce qui lui frappe par la vue. « Ce n’est pas l’appareil qui capture, mais le photographe », pense le CEO de Bleu et rouge Production, M. Fortuné, avant d’ajouter que tout photographe devrait s’engager dans la conscientisation du peuple par l’image.
Statler LUCZAMA