Ludnear Diane Augustin , la tête pensante de Séqu’Elles
3 min readAssez introvertie, mince et de petite taille, Ludnéar est une jeune femme à fort caractère, sûre d’elle-même, qui sait avancer ses pions de manière calculée sur l’échiquier de la vie. Elle est en effet la coordonnatrice de Séqu’Elles, une série de causeries mensuelles à travers lesquelles les invitées racontent leurs histoires de manière à inspirer les autres. Passionnée de littérature, Ludnéar Diane Augustin se plaît à explorer l’univers du verbe, aussi bien comme communicatrice que comme écrivaine.
Pur produit des sœurs salésiennes, comme on aime à le dire, Ludnéar jongle avec ses mots avec soin quand elle prononce un discours ou quand elle porte son chapeau d’animatrice, de manière à charmer son auditoire. Point besoin d’ajouter qu’elle est assez douée sur scène. «Cependant je ne suis pas communicatrice de formation, même s’il m’arrive d’animer ou de présenter des activités de temps en temps », déclare Ludnéar, répondant au questionnaire du journal pour une nouvelle page de “Être femme haïtienne”.
Âgée de 24 ans, Ludnéar Diane Augustin éprouve une grande passion pour les lettres. En 2017, elle a concocté de concert avec Grégory Pinchinat et Witensky Lauvince, un recueil de nouvelles intitulé «Deux folles histoires d’amour ». « N’étant pas expressive, l’écriture m’a servi de refuge dès mon plus jeune âge »,dit l’amateure en écriture. Elle a par ailleurs un faible pour la lecture, la politique, la culture et le sport en particulier le football. Comme quasiment toutes les femmes, elle est une grande fan de la Casa blanca.
Ludnéar Diane Augustin, ancienne élève du Collège Marie Dominique Mazzalero, a été juge à Soleil D’été (concours de chant estival très connu dans le milieu des ados) en 2009 et 2011, et récemment lors des éditions de 2018 et 2019. Ainsi, tout porte à croire qu’elle s’y connait en musique. Elle a lancé le 26 janvier dernier au local de Cedel une série de causeries permettant aux femmes au parcours inspirant de partager leur expérience, qu’elle a baptisée sous le nom de Séqu’Elles.
«Sequ’Elles est en effet un espace où les invitées racontent leurs histoires inspirantes à une assistance diversifiée et constituée de plusieurs dizaines de personnes », explique-t-elle.. Partout sur la toile, on peut visualiser des « capsules de témoignages en vidéo et sous forme de citations ». Grâce aux réseaux sociaux, Séqu’Elles prend de l’extension. Ludnéar regrette, toutefois, que dans un pays comme Haïti la place de la majorité des femmes est encore dans la cuisine, en 2020. En conséquence, « nous entendons apprendre aux femmes à ne plus se résigner, mais à se battre pour contrecarrer ce destin que leur réserve le machisme » martèle la jeune femme leader déterminée à atteindre son but.
«Mon rêve ultime est de pouvoir rendre à l’univers ce qu’il m’a offert, être utile à la communauté dans laquelle j’évolue », espère Mlle Augustin, licenciée en Gestion des affaires à l’École Nationale Supérieure de Technologie. « Je rêve aussi que Séqu’Elles atteigne les quatre coins du pays à court terme, et du monde à long terme »,ajoute-t-elle. Consciente que la vie est loin d’être rose en Haïti, tant les périples sont foisonnants, l’initiatrice de Séqu’Elles encourage les jeunes et les femmes à croire en leur rêve, et à continuer leur chemin malgré tout, car seule la lutte libère.
Statler LUCZAMA