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Madam C.J Walker, une source d’inspiration pour les femmes qui aspirent à une grande destinée

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Madam C.J Walker, une femme avec une histoire incroyable qui a su, malgré les préjugés de son temps et les discriminations envers les femmes, surtout les femmes noires, piétiner le sexisme et le racisme pour réaliser ses rêves. 

Madam C.J Walker, née Sara Breedlove, le 23 décembre 1867, à Delta, un village de la paroisse de Madison aux États-Unis, est une femme d’affaires afro-américaine issue de parents qui travaillaient dans les champs de coton durant la période de l’esclavage. Elle est la cadette d’une famille de six enfants, mais est le premier enfant né de la famille après la proclamation de l’émancipation. 

Sa mère meurt alors qu’elle n’a que sept ans et, trois ans plus tard, son père s’éteint à son tour, la laissant seule avec sa sœur aînée et ses quatre petits frères. Orpheline, elle a dû se mettre à travailler et a commencé comme servante domestique à Mississippi. 

À quatorze ans, elle se marie à Moses Mc Williams et  met au monde deux ans plus tard une petite fille, A’lelia. Quand sa fille  atteint l’âge de quatre ans, son mari décède et elle se retrouve seule pour prendre soin de son enfant. 

Suite à ce tragique événement, elle quitte le Mississippi pour s’installer au Missouri où elle devient blanchisseuse, un métier assez négligé dans le temps; elle ne gagnait pas plus d’un dollar par jour. Mais sa détermination et son envie incommensurable d’offrir à sa fille une éducation de qualité et une vie convenable l’amenaient à se surpasser chaque jour et à effectuer des efforts presque surhumains pour subvenir aux besoins d’A’lelia. Durant ces années, la musique du genre Ragtime était développée, Sarah avait l’habitude de chanter à l’église épiscopale méthodiste africaine de St Paul; en côtoyant certaines femmes de la bourgeoisie noire locale, elle aspire à devenir une femme respectable et se promet de défier sa destinée en réalisant son rêve.

Sa vie va commencer à prendre une autre tournure lorsqu’en 1904, lors de l’exposition universelle de Saint Louis, elle décrocha le poste de commissionnaire en vendant des produits de soins capillaires pour Annie Malone, la propriétaire de la société Poro. Sarah  fut totalement déçue de ce travail car elle constata que la communauté afro-américaine était totalement ignorée. Et comme la plupart des Afro-américaines de son temps, Sarah souffrait de troubles pelliculaires sévères et de calvitie en raison de la mauvaise alimentation, des mauvaises conditions de bain et de lavage des cheveux, et du manque considérable de produits de soins capillaires pour les femmes noires. De ce fait, elle prit la résolution d’apporter une solution à ce problème qui touchait à peu près toutes les femmes de sa communauté.

En juillet 1905, âgée alors de 37 ans, elle et sa fille déménagent au Colorado. Elle n’avait pas cessé de travailler pour Annie Malone, cependant elle avait commencé à mettre sur pieds sa propre entreprise de soins capillaires. Lorsque sa patronne apprend la nouvelle, elle la fait renvoyer et l’accuse de voler sa formule: un mélange de vaseline et de soufre  pourtant courant depuis environ un siècle.

Malgré cela, elle ne s’arrêta pas et continua à s’investir dans la production de soins capillaires pour femmes noires. En 1906, elle se maria à nouveau, avec Charles Walker. À cette époque, on attribuait à toutes les femmes pionnières de l’industrie française de la beauté le nom de « Madam », d’où  cette appellation: « Madam C.J Walker ».

Sarah, devenue Madam C.J Walker,  commence par vendre ses produits en faisant du porte à porte,  n’étant pas encore connue, et elle enseigne à ses clientes comment prendre soin de leurs cheveux; puis elle confie cette tâche à sa fille pour partir dans le sud et l’est des États-Unis avec son mari en vue d’agrandir l’entreprise. En 1908, le couple déménage en Pennsylvanie où il ouvre un salon de beauté et crée le Lelia College, une école pour former les coiffeurs. Madam C.J Walker était également une défenseuse des droits de la femme et prônait l’indépendance économique des femmes noires. Fidèle à ses convictions, elle ouvre des programmes de formation dans le « Walker System » où les femmes faisant partie de son réseau de vente gagnent une bonne commission. En 1910, elle déménage à Indianapolis et y établit le siège social de la société « Madam C.J Walker manufacturing company ». Et plus tard, elle construit une usine, un salon de coiffure, une école d’esthétique pour former ses agents commerciaux et un laboratoire de recherche. Son système comprend un shampooing, une pommade, un brossage intense et l’utilisation de peignes en fer.

Son entreprise compte beaucoup de femmes, passant par le personnel de soutien aux postes clés. Il y a tellement à dire sur cette femme robuste qui a réussit à renverser les barrières sociétales pour devenir la première millionnaire afro-américaine, qu’en 2020, une série produite par Netflix lui  a été consacrée sous le nom de Self-made. 

Madam C.J Walker a fait un parcours extraordinaire. Elle représente une figure symbolique de l’histoire de l’afro-féminisme et de l’histoire des Afro-américaines. Elle est une source d’inspiration pour toutes les femmes noires qui aspirent à une grande destinée.

Leyla B. Pierre Louis

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