L’Université Quisqueya représente la Caraïbe dans un consortium pour l’égalité entre les hommes et les femmes
3 min readL’Université Quisqueya participe à un consortium créé par l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) et réunissant 11 campus de 11 pays différents répartis sur tous les continents. Ce consortium a été constitué pour instaurer l’égalité entre les hommes et les femmes dans la société, en commençant par le milieu universitaire.
Québec, France, Liban, Madagascar, Albanie, Algérie, Cambodge, Égypte, Maroc et Ouganda. À ces pays s’ajoute Haïti représenté par l’Université Quisqueya, qui ne se contente pas de représenter notre pays, mais aussi toute la Caraïbe. Au cours de son intervention, le Recteur Jacky Lumarque a mis l’accent sur le rôle de l’université dans les discriminations contre la femme. « Si cette question nous intéresse aujourd’hui, c’est parce que l’université, historiquement, est auxiliaire de ce complot et contribue encore à façonner les humains de telle sorte qu’ils se croient autorisés à créer des institutions qui tendent à pérenniser ces discriminations », a-t-il déclaré.
Le Recteur de l’Université Quisqueya a par ailleurs mis l’accent sur la bêtise des êtres humains qui mettent la planète en danger à force de vouloir l’aménager en fonction de leurs seuls appétits et de leur égoïsme. « Nous avons abondamment puisé dans sa matrice et ses ressources, comme si celles-ci étaient illimitées et nous étaient destinées », a-t-il déploré. Il a souligné aussi le fait que l’être humain ne s’est pas arrêté à cela, il est allé jusqu’à assujettir une partie de lui-même, à savoir, d’autres humains.
« La discrimination, historiquement installée, contre les femmes, participe de cette même logique d’exclusion, de dévalorisation et d’asservissement », affirme-t-il. Jacky Lumarque estime que pour les Haïtiens, ayant vécu 300 ans d’esclavage, cette situation est révoltante et appelle à la rébellion. Toutefois, il précise de quel type devrait être cette rébellion : « Une rébellion d’abord contre nous-mêmes, pour questionner nos mentalités, congédier nos préjugés, réviser nos pratiques, installer une culture nouvelle basée sur l’égalité des sexes ».
De son côté, Slim Khalbous, le Recteur de l’AUF, a mis l’accent sur l’aspect existentiel et civilisationnel de l’égalité hommes-femmes. Il a déclaré que c’est aujourd’hui une question qui se trouve au centre du développement de toute nation. Pour lui, le premier réseau universitaire au monde ne pouvait en aucun cas l’ignorer et se doit de lui accorder une grande importance dans ses activités.
Slim Khalbous a profité de son intervention pour souligner le rôle de plaidoyer de l’université. Pour lui ; l’universitaire se doit de faire preuve de réflexion et doit se penser comme une force de position. « Nous voulons que l’université joue encore plus son rôle d’agitateur d’idées, de propositions et soit également un pourvoyeur de solutions et d’idées nouvelles». Pour cela, il estime qu’il serait bon de promouvoir l’intégration de l’université dans les débats de société. « L’université joue déjà un rôle important, mais elle peut le faire encore mieux ».
Candidats prêts à s’engager en faveur de l’égalité
Ce consortium pour l’égalité hommes-femmes a été lancé, avec l’appui d’ONU Femmes, officiellement le 29 juin 2021 après un appel à candidatures qui a pris fin le 8 mai 2021. Par cet appel, l’AUF recherchait une dizaine d’universités prêtes à engager leur campus concrètement et collaborativement dans l’atteinte de cet objectif à plusieurs niveaux (étudiants, enseignants-chercheurs, responsables administratifs). L’AUF promettait en retour de mobiliser, d’accompagner et d’outiller les universités qui seraient retenues. Sur 26 candidatures, 11 ont été retenues, parmi lesquelles, l’Université Quisqueya pour Haïti et la Caraïbe. Ces 11 établissements sont appelés à travailler ensemble et à fonctionner en réseau sur une période d’une année allant de juin 2021 à juin 2022, date à laquelle elles rendront compte des résultats obtenus.
Ketsia Sara Despeignes