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La brillante oratrice, Esther Grégoire, poursuit sa course dans la cour de Thémis

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Esther Grégoire, jeune femme bourrée de talent et de potentialités, est une juriste qui se distingue par un parcours excellentissime dans le milieu du droit. Ayant participé à de nombreux concours, la finaliste du Prix Jeunes Écritures, chérit toujours le désir de se surpasser continuellement.

Esther Grégoire est cette jeune femme juriste hyperactive qui séduit bon nombre d’admirateurs avec son éloquence et son charisme, à la tribune. Née d’une famille de quatre enfants, à Port-au-Prince, Esther a connu la belle enfance à Cavaillon, dans le sud du pays, d’où son père est originaire. Elle évoque, lors d’un entretien accordé au journal Le Quotidien News, l’ambiance harmonieuse qui régnait dans la petite communauté qui a bercé sa douce enfance. « J’ai grandi dans une petite ville où tout le monde se connaît, où les plus âgés surveillent les plus jeunes, peu importe leur famille. Je ne sais pas si c’est toujours la même ambiance », se rappelle Esther qui est rentrée de la province, dès qu’elle a bouclé sa première année au troisième cycle. C’est au Collège Catherine Flon qu’elle a terminé avec succès ses études secondaires.

Après son second baccalauréat, Esther a emprunté le chemin de la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de l’Université d’État d’Haïti, pour étudier les sciences juridiques (2012-2016). « L’approche par compétences au Nouveau Secondaire au Collège Catherine Flon m’a permis de développer certaines compétences pour les lettres. Mes professeurs de sciences sociales et de philosophie corroboraient les dires de mes camarades qui voyaient en moi une grande avocate, en raison de mes aptitudes en matière de prise de parole en public », raconte la juriste qui était également très calée en maths, justifiant son orientation vers le temple de Thémis.

Animée constamment par le désir ardent de dépasser ses limites, Esther Grégoire perçoit les concours comme un moyen de se mettre en défi, de stimuler ses potentialités. « J’ai participé à de nombreux concours qui m’ont permis de me surpasser davantage, de donner le meilleur de moi-même. Ce sont en fait des activités qui m’incitent à la recherche, d’autant plus qu’elles offrent pas mal d’opportunités », affirme la jeune femme hyperactive dotée d’un esprit de compétition.

Esther Grégoire a participé à un concours national de dissertation sur le rôle de l’éthique et du civisme dans la reconstruction d’Haïti. En décembre 2018, elle a raflé le premier prix de la deuxième édition du concours de textes et de reportages sur les droits humains, organisé par l’Office de Protection Civile, sur la protection sociale des femmes travailleuses en Haïti. Quelques mois plus tard, elle a remporté haut la main la quatrième édition du concours de plaidoirie du Bureau des Droits Humains en Haïti. La même année, elle a représenté la région au concours international d’éloquence Panthéon Sorbonne.

« Ce sont, entre autres, des expériences enrichissantes qui ont rempli ma vie de fierté. C’est vraiment extraordinaire de pouvoir se tenir fièrement, à la Cour de Cassation, par devant les grandes figures de l’appareil judiciaire, je pense notamment aux Présidents de la Cour de Cassation, du CSPJ, aux notables de la Fédération des Barreaux. C’était également un immense honneur pour moi de pouvoir représenter toute une région à Paris », témoigne la demi-finaliste, se rappelant des moments forts de son parcours.

Esther Grégoire ne cache pas sa fierté. « Je suis fière de ce que je suis, de tout ce que j’ai pu accomplir jusque-là », avance la finaliste du Prix jeunes Ecritures 2021, qui n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. À présent, elle parachève un Master II en Histoire pratique du Droit international et régional des Droits de l’homme, à l’Université Catholique de Lyon, en attendant le verdict du jury du Prix Jeunes Écritures.

Interrogée sur la situation de la justice en Haïti, Esther Grégoire pense que c’est l’instabilité qui sévit dans le pays qui terrasse l’appareil judiciaire haïtien. « La justice souffre de l’instabilité qui ronge le pays. Cela s’empire avec l’insécurité qui sévit au Bicentenaire, qui a précipité la fermeture des portes du Tribunal de première instance, de la Cour d’appel, du Parquet, du Palais de justice. Une situation catastrophique qui nuit à la justice en Haïti », constate avec beaucoup d’amertume la juriste de grand calibre. « Quoi qu’il advienne, on ne peut pas se passer de la justice. Aussi, il revient à l’État de prendre les dispositions nécessaires pour la reprise en bonne et due forme des opérations judiciaires, de renforcer les institutions judiciaires pour une meilleure justice en Haïti », ajoute l’auteure de « L’obsédé de justice ».

La spécialiste en Droit International Public et Européen, Esther Grégoire, exprime par ailleurs ses préoccupations quant aux lois obsolètes qui ne tiennent pas compte du contexte actuel de la société. « Il est évident qu’il nous faut de nouvelles lois, un nouveau Code civil, un nouveau Code pénal entre autres. Mais, il nous faut d’abord penser à élire des gens avec les compétences requises pour faire ce travail, pour poser les bonnes questions, réfléchir aux vrais problèmes de la société, au niveau du Parlement », soutient Esther Grégoire, invitant ses pairs à briguer les postes stratégiques pour un changement de paradigme dans la société haïtienne.

Alors qu’elle n’est âgée que de vingt-huit ans, la lecture et l’écriture passionnent encore la jeune juriste qui se façonne déjà une belle carrière dans le milieu juridique. Esther Grégoire se voit juge à la Cour Pénale Internationale. C’est justement son rêve le plus cher. « Je rêvais de siéger à la Cour de Cassation, au début. Mais aujourd’hui, je vise la Cour Pénale Internationale », rêve cette adepte de Thémis, intriguée par la magistrature, invitant les jeunes à ne pas abandonner leur rêve, quel que soit l’endroit d’où ils viennent.

Statler LUCZAMA

Luczstadler96gmail.com

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