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À la découverte de Kensley Jean, jeune écrivain haïtien

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Souvent  dit-on,  nous sommes le produit de notre environnement,  de ce que nous consommons. Kensley Jean, jeune écrivain, ne semble pas  faire exception à ce principe. Pour lui, les contenus littéraires ont, une grande influence sur sa vie. Évoquant, entre autres, sa passion à pour son ancien professeur qui l’a aidé, et ses productions, le jeune auteur se confie au Journal Le Quotidien News.

Kensley Jean est un jeune écrivain né à Port-au-Prince le 20 octobre 2000. Du haut de ses 22 ans, il est étudiant finissant en Réseau Informatique au Centre de Formation Professionnelle Canado Technique et il est entrepreneur. Il se forme aussi en journalisme dans une école de la capitale (ISNAC). Pour se présenter, il a préféré commencer par sa passion inspiratrice, la musique. « Je suis un passionné de musique classique, confie-t-il au journal, mes artistes préférés sont Beethoven et Mozart, j’aime l’art, la lecture. Je suis rigoureux, respectueux et je suis du genre à m’adapter à n’importe quelle situation ».

Comme on l’insinue assez souvent, aux grands maux les grands remèdes, Kensley a choisi de faire carrière dans la littérature pour combler un grand vide, l’incompréhension de la vie. C’est en lisant les grandes œuvres littéraires et poétiques qu’il  arrive à cerner certains points qui lui étaient flous et insaisissables.

« À travers ces textes, je regarde de plus près les différentes facettes de ma vie. Parfois je réalise que si ma vision de la vie a pu être transformée, c’est en partie grâce à eux. Les biographies de personnalités exceptionnelles, remplies d’histoires réelles de courage, de sacrifices et d’autres bonnes valeurs ne manquent jamais de m’inspirer. Elles m’ont forgé le caractère », reconnaît-il.

Après s’être laissé emporter par cette passion, Kensley a essayé lui aussi de commencer à produire des textes pour aider les gens à se retrouver. Il était encore élève lorsque l’idée lui est venue. Entre les nombreuses corrections de ses professeurs et les différentes méthodes utilisées qui l’épuisaient à force de vouloir exercer une influence sur les autres, il se perdait en cherchant un équilibre. Essayer de s’intégrer devenait de plus en plus difficile.

 « C’est à la fin de mes études classiques que j’ai pu comprendre cela. De nos jours si je suis à l’aise avec les mots, si je peux aiguiser mes sens pour produire un texte, faire parler et faire agir mon imagination, c’est grâce à mon ancien professeur de littérature française. Avec tous  ses conseils, avec les différentes méthodes, je peux dire que dans ce milieu je garde la main ».

Même si l’auteur essaie de se forger une réalité à travers la lecture et le partage de ce qu’il a appris en produisant lui aussi des extraits de texte, il n’y arrive pas à s’imposer à cause de la crise. Entre rester ou partir, il jongle  entre des choix qui ont chacun leurs conséquences, qui ne sont qu’un épais chagrin propre à tuer l’âme à petit feu.

« Franchement, je dirai que la crise qui perdure en ce moment est le résultat des conséquences de nos choix. Parfois j’ai envie de fuir ce pays, ensuite, je me demande si c’est la bonne décision ? Pour tout dire, vivre en Haïti, c’est se résigner à contrecarrer la mort, c’est vivre en sachant que la mort est à côté de soi mais, que pouvons-nous faire ? À part d’en prendre conscience et d’améliorer les choses ?»  se questionne-t-il.

En tant que jeune, Kensley ne se laisse pas détruire intérieurement par la crise, il essaie d’avancer même si c’est dur. Il profite des tensions pour se chercher. Après avoir subi l’impact des mauvaises nouvelles, il tire le meilleur de l’adrénaline qui augmente sa peur pour se jeter sur une feuille blanche et vider sa tête.

« Quand je suis penché sur une feuille, je me libère de tout. Je me laisse emporter dans un monde imaginaire où tout semble beau, réel et je me sens bien, c’est cela le bonheur. Je me déconnecte de la vraie réalité pour aller vivre la vie que les auteurs veulent que je vive ».

Pour permettre aux autres de vivre sa passion, le jeune auteur a publié un roman  intitulé : « Une femme coupée en deux ». Un titre mystérieux qui excite la curiosité. Présenté dans la dernière édition de Livres en Folie, l’auteur se dit découvrir une part de sensibilité en lui que seul le fait d’écrire peut produire.

« Écrire est une passion que je ne saurais confondre avec de l’intérêt. J’écoute la mienne en prenant parfois du recul sur moi-même, en m’appuyant sur les événements extérieurs pour prendre conscience de ce qui m’anime plus que tout. Pour moi, c’est un luxe qui demande une grande ténacité. Cela peut paraître paradoxal, mais vivre de ma passion n’est pas de tout repos, c’est une ambition qui demande beaucoup de travail. L’abnégation semble être la condition à cette réussite », fait-il remarquer.

Le jeune écrivain veut conseiller à tous ceux et toutes celles qui veulent se lancer dans le monde de l’écriture de se jeter à l’eau. Pour lui, il n’y a pas de mystère, ce que les mordus du livre doivent cultiver avant tout, c’est la passion, essayer de tomber amoureux de la lecture pour faire la route ensemble. « Être écrivain, dit-il, se résume à être d’abord un lecteur, un amoureux de la lecture. Comment allez-vous écrire si vous ne voyagez pas entre les lignes, si vous ne découvrez pas de nouveaux endroits interdits? Pour découvrir autant de monde, pas mal de mystère, il faut lire et beaucoup. Après, il vous suffira de savoir sur quel genre que vous allez produire et connaître les méthodes. Le travail est à vous maintenant, je vous attends à l’autre bout du monde ».

Geneviève Fleury

Genevievef359@gmail.com

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