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À quand la mobilisation pour le développement ?

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Qui aurait cru qu’en 2021, un pays n’ait pas de palais ? Qui aurait cru qu’en 2021, la durée du mandat présidentiel soit l’une des sources de l’instabilité politique ?

Haïti, ce pays « spécial » comme on le qualifie à tort ou à raison, ne cesse de se complaire dans la bêtise. Rien n’écharpe à l’insolite.  Le pays entier est une blague. Une scène de théâtre où politiciens, metteurs en scène et de vrais comédiens se confondent. Parfois, ils parlent d’une seule  voix sans le remarquer, parfois ils se contredisent délibérément. Mais ils veulent tous la même chose : prendre les rênes du pouvoir. Ils veulent tous prendre le contrôle de l’État tel qu’il est. Car, jusqu’à présent, il n’y a que de folles propositions sur la table. Et le consensus nécessaire à une sortie de crise n’est pas pour demain.

Haïti, oui, c’est un pays spécial. Un pays où les forces de progrès sont totalement désactivées. Les plus grandes mobilisations ne se réalisent que pour  protester ou détruire. La mobilisation permanente pour construire un pays de paix, un pays prospère où chacun aurait sa chance de vivre sa vie comme il le souhaite est encore loin à venir.

Ceux qui détiennent le pouvoir politique n’ont pas respecté leurs promesses, tandis que l’alternative est encore dans l’impasse résultant des querelles intestines de l’opposition politique. Cette incapacité de réponse organisée assortie d’un consensus des acteurs est la face dominante de la crise sociopolitique que nous vivons présentement. Les logiques de clan prédominent trop souvent. Elles prédominent trop longtemps. Elles tuent dans l’œuf toutes les initiatives qui viseraient à mettre un terme à ce rebutant chaos. Ce n’est pas bon tout ҫa. La République pleure. Et son chagrin est visible.

Pour tous les Haïtiens, il est d’une urgence sans précédent de penser la politique autrement. Il est urgent de mettre l’intérêt général au centre des motivations politiques. Il est urgent d’apporter une réponse à la hauteur des défis qui rongent la société avant que tout ne devienne plus compliqué.

En somme, la dictature n’est pas un atout. La violation des droits humains est inacceptable. Il est de la responsabilité de tous et de chacun de respecter les lois de la République. C’est le premier signe d’amour pour le pays. Quiconque est incapable d’agir ainsi ne peut prétendre au titre de président, ni à celui d’opposant.

Michelin Etienne

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