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Assassinat sur assassinat sans que justice ne soit rendue

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À Port-au-Prince, les gangs armés tuent  et brûlent en toute quiétude. La vie humaine continue d’être  banalisée dans le silence le plus total de la justice.  Après que l’ancien Sénateur Yvon Buissereth a été tué et brulé vif dans son véhicule, un autre crime révoltant s’est produit à l’entrée de Cité Doudoune. Au moins neuf personnes ont été tuées le 20 août 2022, dont trois membres d’une seule famille, d’après le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH). En toute impunité, les crimes se multiplient pendant que nombre de gens ne cessent de les condamner.

Après avoir tué et brulé vif l’ancien Sénateur Yvon Buisereth, les bandits armés ne cessent d’opérer en toute quiétude dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, particulièrement dans la commune de la Croix-des-Bouquets. Les agissements de ces gangs armés n’épargnent personne et continuent de semer le deuil au sein des familles. «  Le 20 août 2022, tôt dans la matinée, au moins neuf (9) personnes ont été assassinées à  l’entrée de Cité Doudoune, dans la commune de la Croix-des-Bouquets. Il s’agit de trois membres d’une même famille : Josette Fils DESANCLOS, née le 10 novembre  1966, Sherwood Sondje DESANCLOS, née le 23 août 1993 et Sarhadje DESANCLOS, née le 10 février 1998. Trois chauffeurs de motocyclettes dont Osny ainsi connu, chauffeur et ferronnier ;  Josué BOISROND, qui était conduit par Osny ainsi connu ; deux femmes pour lesquelles le RNDDH n’a pas encore pu trouver d’informations  précises », a fait savoir le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dans un communiqué.

Selon lui, « Josette Fils DESANCLOS mère de Sherwood Sondje DESANCLOS et de Sarhadje DESANCLOS conduisait un véhicule de marque Suzuki Grand Vitara, de couleur noire,  à bord duquel se trouvaient aussi ses deux (2) filles. Josette Fils DESANCLOS devait emmener  une de ses filles Sarhadje DESANCLOS à l’Université de Port-au-Prince et l’autre, Sherwood  Sondje DESANCLOS, faire des courses pour son anniversaire qui arrivait bientôt ».

Selon l’organisation des Droits Humains, lorsqu’elle est arrivée à l’entrée de Cité Doudoune, non loin du pont de Tabarre, des bandits armés  membres du gang des 400 Mawozo, lui ont fait injonction d’arrêter  sa voiture. « Elle n’a pas obtempéré et son véhicule a tout simplement été criblé de balles. Josette  DESANCLOS a été atteinte et le véhicule s’est arrêté un peu plus loin. Les bandits en ont profité  pour fouiller la voiture en question. Ils ont emporté les portables et les valises des victimes», explique le RNDDH

Ce dernier dit condamner « cette énième attaque meurtrière perpétrée par le gang armé des  400 Mawozo, au cours de laquelle de paisibles citoyens et citoyennes ont perdu la vie. Il est  inadmissible que la population haïtienne continue de vivre dans ce climat de terreur imposé  et maintenu par la coalition politique au pouvoir, qui n’a jamais cessé d’entretenir de bons  rapports avec les bandits armés, de les protéger et de les alimenter en armes et en munitions».

Pour le RNDDH, on est encore loin de l’éradication  des bandes armées opérant dans le pays et particulièrement à la Croix-des-Bouquets. « Le RNDDH invite la Police Nationale d’Haïti (PNH) à mettre fin immédiatement à cette  propagande alimentée sur les réseaux sociaux laissant croire que certaines zones comme la  Croix-des-Bouquets sont sous contrôle, en raison du démantèlement des bandits armés, alors  qu’il n’en n’est rien. En maintenant ce discours fallacieux, l’institution policière ne fait  qu’exposer les citoyens et citoyennes de ces zones contrôlées justement par les bandits armés,  qui y sèment la terreur quand ils le veulent», lit-on dans ce communiqué.

La position de l’Ordre des Défenseurs des Droits Humains (ORDEDH)

L’ORDEDH condamne avec la plus grande rigueur l’assassinat de ces personnes tuées à Tabarre, déclare le Directeur Exécutif, Me Darbenzky Michaelange GILBERT lors d’une interview accordée au Journal Le Quotidien News. « Cet acte devait révolter la conscience de chaque citoyen car personne n’est épargné face aux agissements des gangs armés. La population doit forcer les autorités à rétablir un climat sécuritaire dans le pays», dit-il.

Le pays se trouve, et ce, depuis plusieurs années, dans une impasse. Des gens meurent. Les gangs s’entretuent et tuent aussi des innocents. Il n’est pas permis à la jeunesse du pays de rêver d’un lendemain meilleur. C’est une société en pleine dégénérescence. À en croire l’homme de loi, on peut remonter la pente. «  On doit collaborer pour sortir le pays de cette situation chaotique dans laquelle il se trouve. Et pour y arriver, nous devons nous unir. À défaut d’une telle décision, le pays risque de s’enfoncer davantage dans l’abîme», estime Me GILBERT.

La population face au phénomène de l’insécurité

La passivité de la population face à l’augmentation de l’insécurité suscite beaucoup  de réactions. « La population doit sortir de son mutisme afin d’accompagner les autorités judiciaires en dénonçant et en partageant des informations avec les autorités étatiques », indique l’avocat. Ce dernier estime aujourd’hui qu’il « faut impliquer les collectivités dans la question relative à la sécurité du pays. Il faudrait aussi faire des ‘’vetting’’ sur les policiers car ils sont nombreux à être  impliqués dans des activités de gang ».

Jackson Junior Rinvil

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