« Au niveau national, l’activité économique a connu une évolution relativement favorable », selon la BRH pour le 3e trimestre 2022-2023
3 min readLes défis ne cessent de s’accroître en Haïti. L’économie du pays est sur la voie d’une cinquième année de décroissance économique. Cependant, pour la BRH, en raison d’une meilleure disponibilité des produits pétroliers et de quelques autres aléas, l’économie du pays s’est quelque peu améliorée pour le 3e trimestre de l’exercice fiscal 2022-2023.
Les données concernant le troisième trimestre de l’exercice fiscal 2022-2023, allant d’avril à juin 2023, sont désormais connues. Selon une Note de la Banque de la République d’Haïti (BRH) sur la politique monétaire, l’absence d’indisponibilité des produits pétroliers, une « légère accalmie de la situation socio-politique » notée au cours des deux premiers mois du trimestre, ainsi que « la gestion prudente des finances publiques » qui s’est traduite par « une diminution du financement monétaire, un ralentissement de l’inflation et une réduction des tensions sur le marché des changes » ont contribué à cette évolution constatée par la BRH au niveau de l’activité économique du pays qui avait connu une contraction de 2,9 % au cours du premier semestre de cet exercice.
Ces résultats ont malheureusement été contrebalancés par « la persistance des problèmes dans les circuits d’approvisionnement des marchés à travers le pays et les impacts négatifs des inondations qui ont affecté le secteur agricole au cours du mois de juin 2023 », selon la BRH. Le secteur agricole a connu aussi des récoltes en dessous de la moyenne quinquennale en raison de l’irrégularité des pluies entre janvier et avril 2023, selon la BRH. « Ces problèmes au niveau du secteur ont affecté l’offre nationale de biens agricoles, laquelle a été compensée par une augmentation des importations alimentaires de 66,15 % sur les 8 premiers de mois l’exercice sous étude », peut-on lire dans la Note sur la politique monétaire.
Détérioration au niveau de la balance commerciale
Les données sur le secteur externe, selon la BRH, montrent à la fois un accroissement du déficit commercial en plus d’une diminution des transferts privés sans contrepartie. « Malgré un repli des importations, le déficit commercial a augmenté de 5,85 %, atteignant 2,77 milliards de dollars US sur les 9 premiers mois de l’exercice en cours en raison d’une importante contraction des exportations. Les revenus des exportations ont diminué de 23,9 % par rapport à la même période de l’exercice antérieur pour se chiffrer à 710,76 millions de dollars. Parallèlement, la valeur des importations s’est établie à 3 479,62 millions de dollars, en régression de 2,7 % en glissement annuel sous l’effet de l’ensemble des catégories de biens importés, à l’exception des produits alimentaires. Ces derniers ont connu une croissance de 63,2 % (sur base annuelle) contre un tassement de 9,1 % enregistré un an plus tôt. Les données disponibles ont fait état d’un recul de 7,21 % de ces derniers, les portant à 2 731,7 millions sur les 9 premiers mois de l’exercice 2022-2023 », lit-on dans la Note sur la Politique monétaire de la BRH pour le troisième trimestre de l’exercice fiscal 2022-2023.
D’un autre côté, une déflation a été enregistrée au niveau du taux de change de référence de fin de période qui est passé de 153,60 gourdes pour un dollar US à 137,08 gourdes, soit un recul de 12,05 %.
Clovesky André-Gérald PIERRE