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« C’est l’opéra qui m’a choisi », chante Makendy Jacob

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Makendy Jacob s’est hissé dans le club  restreint des chanteurs noirs d’opéra, en se distinguant par son talent tant apprécié par le directeur général de l’opéra d’Orlando, le « grammy award » Gabriel Preisser. Le chanteur classique se sert de sa virtuosité pour préserver et raconter à travers le chant, l’histoire de son peuple, afin d’inspirer sa nation en émettant cette note d’espérance tant attendue.

« Je n’ai pas choisi l’Opéra. C’est lui qui m’a choisi », dit le chanteur Makendy Jacob. Modèle, compositeur et poète à ses  heures, le natif de Bombardopolis aborde un registre presqu’inexistant dans les répertoires musicaux des consommateurs haïtiens. S’en tenant à ses dires, au départ il s’imaginait une carrière comme rock star ou Pop star, à l’image de Whitney Houston, du roi de la pop Mickael Jackson, ou de la daronne Emeline Michel, ou à l’instar des légendes Hérold Christophe et Lumane Casimir. Mais, à sa grande stupéfaction, son professeur de chant de l’époque lui a révélé qu’avec  son timbre de voix, l’opéra est le genre qui lui conviendrait le mieux. « Sur le moment, j’ignorais ce que cela voulait dire, avoue Makendy, qui chantait déjà des airs d’opéra avant même qu’il en avait entendu parler. « C’est la raison pour laquelle je vous dis que c’est lui qui m’a choisi », justifie le chanteur haïtien.

Son histoire avec la scène ne date pas d’hier. En effet, depuis sa tendre enfance en Haïti, il caressait une passion pour les arts de la scène, notamment le théâtre, grâce à sa tante qui lui attribuait des petits rôles dans quelques pièces qu’elle avait l’habitude de mettre en scène dans son quartier. Une culture qu’il a traînée avec lui aux  États-Unis. À l’aube de son adolescence, il a migré chez l’oncle Sam pour y découvrir une nouvelle approche culturelle et une solide formation artistique. C’est là justement qu’il a lié connaissance avec l’opéra, ce style de chant à la vertu magistrale.

De là, Makendy Jacob a fait ses études à Florida International University, d’où  il est sorti avec un baccalauréat en science libérale. En parallèle à sa carrière musicale, il poursuit ses études à Valencia College en vue d’obtenir un nouveau baccalauréat en « Applied science in business and in organizational leadership ». À noter qu’au sein de ce même collège il accompagne les jeunes étudiants comme conseiller académique.

L’auteur de « Chante patriyotik pou Ayitiak Zansetyo’, un livret de chant qui rend hommage aux héros et héroïnes de l’histoire d’Haïti, a parcouru plusieurs scènes au début de sa carrière. Outre les concours de talent dans sa communauté ou dans les  universités, il a pris part à de nombreuses compétitions régionales, à plus grande échelle. Il a même collectionné quelques prix, dont celui décerné au « National association of teachers in singing », par exemple.

Au sommet de sa carrière, Makendy a investi les scènes de Walt Disney World, de Universal Orlando, de Sea World et Bush Gardens, ou il a multiplié des prestations à couper le souffle. Il a somptueusement revêtu, de plus, le costume de Figaro dans le célèbre opéra de Wolfgang Amadeus Mozart, « Les noces de Figaro » (The mariage of Figaro). Il a également prêté sa voix à Don Giovanni  dans un duo mythique avec la chanteuse américaine soprano Shannon Jennings, et a interprété le rôle séduisant du Comte Almaviva (Count of Almaviva), un autre chef-d’œuvre du génie Mozart.

« Pour moi, l’opéra est un don. C’est un outil que Dieu m’a offert  pour impacter le monde, en portant des messages d’espoir, croit le vocaliste chrétien, convaincu que sa voix dégage une énergie assez puissante pour toucher et consoler les gens. La musique, continue Makendy Jacob, est ce langage qui n’a point de frontières. Il est connu de tous ».

Dans son répertoire personnel, on trouve des chants internationaux d’adoration et de louanges, (International songs of worship and praise), qu’il a composés afin de recueillir des fonds pour aider des enfants dans le monde,  notamment ceux d’Haïti. Il compte également d’autres compositions dans le recueil de « Chante patriyotik pou AyitiakZansetyo ». Un recueil contenant de nouvelles hymnes « nationales » annonçant une nouvelle Haïti.

Makendy s’est hissé dans le cercle retreint des Noirs qui chantent l’opéra. Rappelons que cette musique solennelle a été pendant longtemps un luxe réservé à l’homme blanc. En conséquence, le chanteur originaire du Nord-Est d’Haïti, veut mettre sur pied un conservatoire pour initier le maximum de Noirs. « Je m’investis dans les études de la musique afin de mieux en connaître les subtilités, car je rêve dans un futur proche de créer un conservatoire  musical pour accueillir des chanteurs haïtiens, caribéens et africains », affirme-t-il, révélant son désir de populariser ce style en Haïti.

Par son talent, Makendy Jacob, qui porte aussi les casquettes de poète et de modèle (il a d’ailleurs fourni des cours de modèle à Barbizon modeling du côté d’Orlando) veut inspirer sa nation et raconter partout dans le monde l’histoire de son peuple dans un opéra digne de l’épopée haïtienne.

Statler LUCZAMA                                        

Luczstadler96@gmail.com

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