Conférence : 21ᵉ festival quatre chemins : Jeunesse et trauma suivi de « Aimer en stéréo » de Gaëlle Bien-aimé
3 min readLe dimanche 24 novembre 2024, le 21ᵉ Festival Quatre Chemins a proposé une journée riche en réflexions et en émotions, alliant la profondeur d’une conférence au souffle artistique d’une performance théâtrale marquante. À 10 h, la conférence intitulée « Fardeaux inconscients : Quand le trauma intergénérationnel façonne la jeunesse féminine » a ouvert la journée. Animée par la psychologue Jenny Sylvestre et assistée de Sandy Larose, psychologue et professeur à l’UEH et à l’Université Laval, cette discussion a exploré les répercussions des traumas transmis de génération en génération, en mettant l’accent sur leurs impacts spécifiques sur la jeunesse féminine.
Les échanges, soutenus par des analyses théoriques et des exemples pratiques, ont permis d’ouvrir un dialogue crucial sur les blessures silencieuses qui façonnent les expériences des jeunes femmes, tout en mettant en lumière des voies possibles de résilience et de guérison.
À 11 h, le théâtre a pris le relais avec « Aimer en Stéréo », un texte écrit et mis en scène par Gaëlle Bien-Aimé.
La pièce suit le parcours de Clermesine, une femme en exil qui, seule avec sa radio, tente de retenir les fragments d’un pays qu’elle a dû quitter brutalement. Passant d’une fréquence à l’autre, elle s’accroche aux sons, aux odeurs et à la mémoire d’une liberté perdue. Dans un acte de résistance poétique, elle décide d’immortaliser son pays dans un poème-mémoire, un hymne à l’éternité et à la survie intérieure.
La mise en scène, entre minimalisme et intensité, met en lumière la douleur de l’exil tout en célébrant la force de l’espoir. « Aimer en Stéréo » a offert au public un moment de réflexion profonde sur l’identité, la perte et la quête de liberté.
Le 21ᵉ Festival Quatre Chemins : Mémoire et réflexion pour la journée du 26 novembre
Sous le slogan « Non aux masques et mascarades ! », le 21ᵉ Festival Quatre Chemins continue de marquer les esprits avec une programmation riche. Le mardi 26 novembre 2024, deux temps forts ont invité le public à explorer les blessures du passé et à réfléchir sur l’identité, la migration et la résilience.
À 10 h, la lecture de Perejil, œuvre de Mélissa Béralus, a ouvert la journée. Accompagnée par les voix de Daphena Rémédor et Néhémie Bastien, cette lecture captivante met en lumière le dialogue entre Anacaona et sa grand-mère Tifi. Alors qu’Anacaona se prépare à fuir Haïti pour échapper aux violences des gangs, sa grand-mère rompt le silence pour partager ses souvenirs du tristement célèbre massacre du Persil (El Corte), perpétré en 1937 à la frontière dominicano-haïtienne. Dans ce texte, les générations se rencontrent autour d’une mémoire douloureuse, alors qu’Anacaona s’interroge sur son droit de partir ou de rester. Perejil se présente comme une revisite poétique et poignante d’un événement marquant de l’histoire haïtienne, offrant une réflexion universelle sur la migration et l’appartenance.
À 2 h, c’est au Lokal Kat Chimen qu’a été présenté Aimer en Stéréo, une pièce écrite et mise en scène par Gaëlle Bien-Aimé. Le public a pu plonger dans la vie de Clermesine, un personnage tiraillé entre l’exil et le souvenir d’un pays qu’elle ne peut abandonner. Dans sa solitude, Clermesine cherche un réconfort dans les fréquences de sa radio, écoutant des voix porteuses d’espoir et de désespoir. À travers un poème-mémoire qu’elle compose, elle tente de préserver son pays en le gravant dans des mots, des sons, et des émotions. Cette performance, proposée pour un prix symbolique de 500 gourdes, a offert une réflexion profonde sur la brutalité de l’exil et la persistance de l’attachement au pays natal.
Avec des œuvres comme Perejil et Aimer en Stéréo, le Festival Quatre Chemins ne se contente pas de divertir : il pose des questions fondamentales sur la mémoire collective, l’héritage historique, et les luttes contemporaines. Cette journée a rappelé la puissance du théâtre et de la littérature pour explorer les blessures et les espoirs d’un peuple.