Contre le patriarcat et la haine des femmes !

Non, Mesdames, Messieurs, les femmes et les filles de cette terre n’ont pas tous les droits.

Commençons par le plus simple, elles n’ont pas le droit de naître, car le destin qui attend beaucoup d’entre elles est loin d’être alléchant.

Et si elles ont le malheur de naître, et de braver l’ensemble des obstacles – et Dieu qu’ils sont nombreux -, elles n’ont pas le droit de jouir du fruit de leur labeur. Car, qui sont-elles pour prétendre à une place aussi prestigieuse que le poste de secrétaire, sans avoir à payer le prix, l’autre prix, celui dont personne ne les avait prévenues, celui qui n’est écrit nulle part mais qui est devenu comme une convention tacite et unanimement admise. Qui sont-elles pour penser avoir des compétences, des qualifications, des aptitudes? Ces mots entièrement vidés de leurs sens par celui-là même qui les prononce pour prétendre que les règles du jeu sont les mêmes pour tous…

Qui sont-elles pour … En fait, si ! Elles ont des compétences. Elles n’ont de compétences que celles qu’exigent une chambre d’hôtel hors de prix – ou sans prix selon le cas -, le siège arrière d’une grosse cylindrée, le divan fesses-de-caïman cousu main d’un bureau, ou le bureau lui-même. Cela se sait, cela se vit, cela s’accepte, cela se chante même parfois.

Vous me direz que beaucoup de choses ont changé, je vous répondrai que seule la couverture du livre a changé, pour ne plus choquer. Vous commencerez à me citer quelques cas célèbres dont nous devrions être fières, je vous répondrai que ce n’est pas la règle qui a changé, mais la liste des exceptions qui s’est rallongée de quelques unités.

Sterline De Browns Civil