Daniella Jacques, la fille bénie de Martissant
4 min readDahnie pour les intimes ou Dan Jak, Daniella Jacques est cette grande femme qui tire les ficelles de Dofen NEWS, une plateforme médiatique en ligne dédiée aux femmes. Son histoire, son parcours, sa vie sont couronnés de succès indéniables dignes d’une grande bénédiction. En effet, on la surnomme « la fille bénie de Martissant ». Elle se veut l’étoile du berger qui montre la voie à tous ceux qui espèrent connaître le goût du succès.
À Lakou lajwa, quartier environné d’un attrayant paysage aquatique, non loin de la mer à Martissant, Dahnie est venue au monde un 12 mai. Benjamine d’une famille de cinq enfants, elle a vécu une enfance heureuse pleine de beaux souvenirs au bord de la mer. Toutefois, la petite fille gâtée à papa a connu une douleur déchirante due à la mort successive de deux grands frères.
« Je ne peux pas me plaindre de mon enfance, je garde au tréfonds de ma mémoire de très beaux souvenirs », dit Daniella Jacques, jointe par téléphone, avec un rire sonore. « Je me souviens de mon premier jour de classe en fondamental, j’avais 6 ans. J’étais émerveillée de porter l’uniforme, raconte-t-elle . La manière élégante dont j’avais tenu les ciseaux pour faire un découpage, plaisait tellement à Mme Joules qu’au retour de ma mère, elle n’a pu s’empêcher de dire : Madan Jak, Dahnie se yon ti granmoun wi ! » . Hyperactive, joviale, fière et déterminée, elle est d’une vivacité telle qu’on ne peut pas la remarquer partout où elle se trouve, à l’école comme à l’église, dans son quartier comme à la maison.
Quelques années plus tard, elle plie bagages pour Lakou 18 à Fontamara. De là, elle achève ses études classiques au Collège Yves Albert Boucher. Là encore, il y a une petite histoire à raconter. « Adolescente, je rêvais toujours de connaître l’ambiance du lycée. Après mon premier bacc, j’ai supplié mon père de me trouver une place dans un lycée », retrace la PDG de Dofen NEWS. Chose dite, chose faite, j’ai pu intégrer le Lycée Jean Jacques. Figurez-vous qu’elle ne passera pas plus de deux mois au lycée. Mais pourquoi ? J’ai été victime d’un harcèlement, explique la féministe. Soudainement, j’ai quitté le lycée pour retourner à Boucher, c’était un 29 octobre » ,se remémore-t-elle.
Après avoir remporté un concours de Droits Humains organisé par l’Ambassade Américaine en 2004, elle s’est orientée vers les Sciences politiques à l’Université Notre Dame d’Haïti, alors que son père, commerçant, voulait qu’elle soit économiste. Étudiante, elle a intégré le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), dans le cadre d’un stage, qui sera pour elle l’une de ses plus riches expériences. Ainsi, elle a fait un Master en Politique et Administration électorale à la Scuola Supériore Sant’Anna, une université en Italie. Elle fait actuellement un Master en Business Administratif. Consultante politique, elle et son mari, Roudy Stanley Penn, ont créé une firme pionnière de consultation politique, PoliticoTech, dont le service n’a point de frontières.
En 2015, son dévouement pour la cause féminine l’a incité à mettre sur pied la Chambre de Commerce des Femmes Entrepreneures d’Haïti (CCFEH). Et récemment, elle a créé la première plateforme médiatique en ligne dédiée aux femmes, Dofen NEWS, qui porte le nom de sa marque. Entrepreneure de belle allure, Madame Jacques multiplie ses activités tant en Haïti qu’à l’étranger, avec Dofen, Gyzell industries ou Joujou Kafe, pour ne citer que celles-là. En 2017, Dan Jak a initié la plus grande conférence de femmes Tech de tout le continent américain, qui a réuni à El Rancho plus de 15 pays. La même année, elle a été élue à Johannesburg en Afrique du Sud, pour le Prix Tropics Changemakers Awards. C’était un 26 décembre.
Vu son parcours, Daniella Jacques, Vice-présidente de CCOFE-Haïti, apprécie sa vie pleine de succès comme une grande bénédiction. Pour couronner le tout, le ciel lui a offert deux magnifiques enfants, un garçon et une fille, et un Roudy Stanley Penn qui est pour elle plus qu’un mari, mais un ange gardien avec qui elle poursuit sa route vers le sommet. Quand ses yeux ne sont pas fixés sur son ordi, elle se plaît à passer du bon temps avec sa famille, son jardin de bonheur. Dahnie est, tout compte fait, cette Haïtienne que chaque femme devrait prendre pour modèle.
Statler LUCZAMA