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Des accords !

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Le 7 février 2021 avance à pas de géant et, ça nous fait craindre l’explosion de ce baril de poudre : la crise sociopolitique en passe de se transformer en cancer. Suivant les considérations de certains spécialistes dont la constitutionnaliste, Mirlande Hypolite Manigat, le mandat constitutionnel du président de la République touchera à sa fin en cette date précitée. Des analyses réfutées par les pro-pouvoirs qui s’obstinent à aller jusqu’au 7 février 2022. Une nouvelle tempête politique nous attend au début de l’année prochaine. Dans cette perspective l’on n’a pas à s’affoler puisque ce ne sera pas le premier verre qui va être brisé dans l’office. Nous en sommes habitués. En vue de pallier cette catastrophe, des voix, et, pas des moindres, s’élèvent en faveur d’un accord politique.

À la stupéfaction de tous, le secteur démocratique et populaire se range dans cette optique alors qu’au préalable, il refusait catégoriquement toutes formes de pourparlers incluant le chef de l’État. Seule la transition l’intéressait. Comme un coup de massue, ce virement interpelle. L’accord politique est l’unique option. Pourtant, à travers l’alternative consensuelle et l’accord de Marriott, l’opposition avait en main le prototype de transition envisagée. Les critères de choix du nouveau président étaient établis ainsi que celle du premier ministre, les personnalités candidats étaient déjà contactées. La commission créée à cet effet, avait sa courte liste des trois juges devant remplacer Jovenel Moise. Boom !  Le secteur préconise ce qu’il redoutait le plus.

Parlons d’accords, on en manque pas dans notre histoire de peuple. Si l’on pouvait mettre le pays sur la voie de développement avec les accords et les commissions, Haïti serait parmi les supers puissances mondiales. Pour un rien on crée une commission. Pour satisfaire ses ambitions politiques l’on provoque une situation de trouble et exige un accord. De Martelly à Jovenel en dénombre pas mal.

En réalité les accords ont tous une base vicieuse. Ils sont à la fois accords et désaccords. Accords pour pallier un problème. Désaccords puisqu’ils sont le plus souvent un show médiatique alors qu’en essence les groupes qui y prennent part sont en désaccord à ce qu’ils veulent réellement. Les malentendus ne sont jamais mis sur la table. Chacun essaie d’exploiter une situation. Un complot contre le peuple qui croupi dans la crasse, la misère, le sous-développement, entre autres.

Sous le règne de Michel Joseph Martelly, on peut en compter deux accords majeurs. Celui qui a porté Evantz Paul à la primature et celui qui a permis à martelly de laisser le pouvoir tranquillement et remettre la balle aux pieds de l’assemblée nationale. Quoi qu’on dise, il sait s’adapter.

À l’opposé, son héritier du pouvoir par les urnes, Jovenel Moise, n’a pas fait montre de cette capacité de résilience. Obstiné du pouvoir, il n’arrête depuis le 7 février 2017 d’attirer sur lui l’animosité de ses opposants. Les traditionnels politiques, friands de la transition. Il a sans cesse exprimé sa volonté de résoudre la crise par le dialogue mais en réalité il ne veut que lui et lui seul. Bref, il se conforte mieux quand il y a désaccord.

Au niveau de l’opposition, le dégât n’est pas moins grave. Même en son sein, elle n’arrive pas à consolider les accords. Celui de Marriott en est une belle illustration. Seule le peuple veut l’accord sincère. Il veut changer sa condition de vie. Quant aux autres, ils en parlent suivant le besoin. Pour l’instauration de la transition, l’opposition veut négocier, peut être en désaccord à ses idées toutes faites pour sauver ses intérêts mesquins. Pour la maintenance du pouvoir, Jovenel Moise n’a autre choix. Pour apaiser, ne serait-ce que provisoirement, une situation de trouble, la communauté internationale encourage le dialogue. Chacun son objectif personnel, tous le même langage. Le désaccord persiste.

On a assez joué cette comédie. Si un accord s’impose, faut-il bien qu’on reparte à zéro car, au lieu de penser à la conception d’un projet de société, l’on s’attarde à faire du cosmétique dans une logique « ote-toi pour que je m’y mette ». En préconisant l’accord politique inclusif, quels seront les termes de références? Voulant arriver au 7 février 2022 pour quoi faire alors que vous montrez que vous êtes incapables et décriés?

Le secteur démocratique est clair. On connait son plan. Celui de la transition. Le pouvoir aussi est clair: la réalisation des élections malgré qu’il n’inspire pas confiance. Disons qu’ils s’entendent sur un départ ou un prolongement du mandat, le 7 févier 2022 reviendra avec les mêmes problèmes. Un accord politique pour trancher et le cycle recommence.

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