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Des prisonniers meurent de faim dans les prisons civiles en Haïti

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Les prisons civiles du pays font face à une pénurie de nourriture et d’eau. Cela s’est aggravé suite aux différents mouvements de protestation. En conséquence, plus d’une douzaine de décès de détenus, dont sept en moins d’une semaine à la prison civile de Petit-Goâve, ont été enregistrés en l’espace d’un mois. L’Office de la Protection du Citoyen  (OPC), à cet effet, encourage les parents des prisonniers à s’associer pour attaquer l’État par devant les instances internationales.

Les prisons civiles des Cayes, de Saint-Marc, de Jérémie, de Fort Liberté, de Jacmel et de Petit-Goâve font face à une pénurie sévère de nourriture depuis plusieurs semaines. Du 23 août au 27 septembre, plus de douze (12) décès ont été rapportés, signale l’Office de la Protection du Citoyen en précisant que les trois derniers cas sont enregistrés au niveau du Commissariat de Petit-Goâve où les images devenues virales permettent d’évoquer de graves violations de droits humains, notamment le droit à la vie, le droit à la santé et le droit à l’alimentation. Notons, qu’en seulement cinq jours (du 23 au 27 septembre 2022), sept détenus sont passés de vie à trépas à la prison civile de Petit-Goâve. À la prison civile des Gonaïves,  le 27 septembre, un prisonnier a aussi rendu l’âme.

« Selon des observateurs nationaux et internationaux, la malnutrition et l’absence de soins médicaux adéquats constituent les principales causes de décès. […] Si des dispositions ne sont pas adoptées dans les plus brefs délais, la situation risquera de se transformer en catastrophe humanitaire avec possibilité pour les parents des prisonniers décédés d’ouvrir la voie à des recours contre l’État par devant les Instances régionales et  internationales relatives aux droits de l’Homme dans une perspective de réparations pour violation grave de droits humains », a fait savoir l’organisme public de défense des droits humains.

Il faut faire face à ce problème car « le constat est alarmant ». Et pour y arriver, l’OPC plaide pour un élan de solidarité. « L’OPC recommande que des mesures urgentes soient prises de concert avec les partenaires internationaux évoluant dans le domaine humanitaire en vue de limiter les dégâts en attendant des réformes structurelles », poursuit l’OPC en réitérant un appel à la population visant à faciliter un couloir humanitaire permettant aux équipes de secours d’atteindre les catégories les plus faibles, particulièrement les détenus.

Toute personne privée de liberté doit être traitée avec humanité et avec le respect de la dignité inhérente à la personne humaine, rappelle l’OPC aux instances concernées ce, conformément aux instruments internationaux ratifiés par Haïti. « Aucun détenu, souligne-t-il,  ne doit être soumis à la torture, ni à d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants  et tous les détenus sont protégés contre de tels actes, qui ne peuvent en aucun cas être justifiés par quelque circonstance que ce soit. La sûreté et la sécurité des détenus, du personnel, des prestataires de services et des viseurs doivent être assurées à tout moment (règles Nelson Mandela) ».

Lecture du discours d’Ariel Henry par Jean Victor Généus à la 77e Session de l’Assemblée générale des Nations Unies concernant la détention préventive prolongée

« […] La lutte contre la détention préventive prolongée reste une priorité. Beaucoup de détenus sont en attente de jugement et subissent cette situation », avait déclaré le ministre haïtien des Affaires Étrangères Haïtiens, Jean Victor Généus. Cependant, dans une interview accordée au journal, le coordonnateur général du Collectif des Avocats pour la Défense des Droits de l’Homme (CADDHO), Me Arnel Rémy, a fait savoir qu’il s’agit d’un discours pour séduire l’Occident.

« Depuis le 10 juin, date où le Palais de Justice de Port-au-Prince a été pris d’assaut par des gangs armés, il n’y aucun tribunal qui fonctionne dans le pays. Le pouvoir d’Ariel Henry est en train de faire semblant en essayant de faire croire à la communauté internationale que tout marche bien dans le pays », précise Me Rémy en exigeant de meilleures conditions de détention en donnant de la nourriture aux détenus et le fonctionnement des tribunaux dans le pays. Selon Me Rémy, 19 prisonniers ont trépassé dans la prison civile de Jacmel de janvier à septembre 2022. « Sur un total de 697 prisonniers, seulement 66 sont condamnés », affirme-t-il.

Le recours excessif à la détention préventive, associé à l’incapacité des autorités judiciaires à assumer leurs responsabilités, à respecter les délais des procédures , tels que prévus par les lois haïtiennes et les instruments internationaux portant sur les garanties judiciaires figurent parmi les causes majeures de la surpopulation carcérale avec un taux de plus de 90% de détention préventive prolongée en raison de l’insouciance de certaines autorités judiciaires », indique d’un autre côté, l’Office de la Protection du Citoyen.

Jackson Junior RINVIL

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