Des sanctions et après ?

Une nouvelle étape est franchie. Fini la récréation. L’exécutif opte pour les mesures fortes. L’épisode de l’esthétique touche à sa fin en ouvrant la porte sur la sévérité. En ce sens, le décret du 21 mai annonce la couleur.

Initialement, le pouvoir avait pris ces mêmes mesures. La seule différence, il n’avait pas indiqué les sanctions encourues. En guise d’un apport à la gestion de la crise, la décision n’a fait que provoquer des bavures policières. Résultat: bastonnade de journaliste, humiliation de la population civile, refus du port de masques entre autres.

Aux critiques soulevées, les dirigeants ont réévalué ces mesures, vraisemblablement infructueuses. Ils ajoutent aux dires de Moise Jean Charles un  » ti piman ». Dorénavant la population sait ce qui l’attend si elle continue de défier l’état. Conformerait-elle aux principes? L’avenir dira le reste.

En attendant, vu les circonstances, la dégringolade de la situation matérialisée à travers l’ascension des cas d’infections et de décès dans le pays, il devient crucial de questionner ce durcissement des interdictions prises par l’état. Peut-il aider réellement à limiter les dégâts quand l’on tient compte des reproches adressées aux dirigeants du MSPP qui,  font la gestion  de manière désastreuse de  la pandémie ?

Est-il nécessaire de rappeler que le plus grand obstacle à la gestion efficace de la maladie est le refus de croire de la population. En plus d’être lié à un problème d’éducation, conçue avec soin aux files des ans par les dirigeants haïtiens, il est aussi, et plus spécifiquement, le résultat d’un déficit de confiance en cette équipe au pouvoir. À cela s’ajoute la faiblesse de l’équipe du MSPP en matière de communication et de sensibilisation. Rien sur l’intégration effective des collectivités. La tendance datant de l’ère de l’occupation américaine d’Haïti de centraliser le pays est sur le point de montrer ses muscles en cette période de Covid-19.

Le souhait à tous c’est de voir conserver sa vie et vite passer ce fléau. Mais, au stade actuel, chacun vie son quotidien comme si c’était son dernier jour car que l’on croit ou non, il pense s’il est infecté, il a de forte chance de céder à la mort. Ces dernières mesures annoncées par décret, espérons qu’elles porteront du fruit à cette phase où nous sommes.

Comme plus d’un l’on attend patiemment les retombées de ces mesures.