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Donald Trump et son dernier jouet

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Par Max Dorismond

Il y a exactement une semaine avant le 6 janvier 2021, j’ai eu l’occasion de revoir le film, « Le Jouet1 » ( https://youtu.be/c0QBBXoog2M ), avec l’inénarrable Pierre Richard (1976). Dans l’euphorie de cette détente, j’ai pensé immédiatement à notre ami Donald tant le tableau nous laisse entrevoir un pan de son adolescence. Par ailleurs, est-ce par coïncidence, en ce temps de crispation politique, que la direction de la télé nous offre cette perle ? Qui sait ! Dans le doute, on s’abstient.

En résumé, dans ce court métrage, on revit l’histoire d’un gosse de riche qui exige un nouveau jouet en cadeau. Son père, obéissant à ses moindres caprices, l’envoie en choisir dans l’un de ses multiples magasins.

Sur place, au lieu de cliquer sur un objet factuel, il arrête son choix sur un être humain, l’employé sur place. Qui est-ce? Le pauvre Pierre Richard, qui sera emballé et déposé chez lui, dans sa salle de jeu. Le directeur du magasin, ne voulant pas perdre son job, a poussé le malheureux à accepter de jouer ce rôle impersonnel de jouet humain. Ah ! L’argent crée les arrogants, la plupart du temps !

Revenons à notre Donald ! En visionnant le film, qui invite à la rigolade, très « bon pour le moral » en ces temps de pandémie, mon esprit ne cessa de glisser sur l’autre versant de la médaille, à savoir que certaines déficiences affectives, fort souvent, peuvent nous porter à accepter d’être le jouet d’un autre. Mais l’ambition du pouvoir peut aussi conduire vers ce labyrinthe, en constatant l’aveuglement des républicains devant l’accumulation des stupidités, des inepties les plus anecdotiques de leur patron durant les quatre années qui ont fragilisé le parti jusqu’au socle de sa fondation.

À lire le livre de la nièce de Trump, « Trop et jamais assez… », à feuilleter celui de son oncle, « L’Art de la Négociation », à regarder « The Apprentice », une émission de Télé-réalité, à voir son jeu de cache-cache avec les banques, finira-t-on par découvrir que tout chez le personnage respire cette autosatisfaction, ce sacré plaisir dans la déroute de l’autre. Il se complait dans l’humiliation de son adversaire. Souvenons-nous quand il a traité Hilary Clinton d’escroc, en plein débat, ou quand il tacla Joe Biden avec le sobriquet « sleepy Joe » (Joe l’endormi).

Pourtant, avec une sensibilité à fleur de peau, il ne s’est jamais remis de la raclée que Obama lui avait flanquée, en se payant sa tête, lors de son dernier Dîner des Correspondants de la Maison Blanche. Ce soir-là, notre Donald avait broyé du noir. Il était dans ses petits souliers.

Pour se venger, il projeta de   devenir président. Au départ, son slogan publicitaire, « Make America Great Again » habillera son profond désir d’humilier le 44ème président à son tour, comme pour démontrer que les USA avaient atteint le fond du baril, en se laissant diriger par un Nègre. Coûte que coûte, redonner à l’Amérique sa grandeur (MAGA), devint un devoir. Une fois en fonction, 90% des réalisations d’Obama seront réduites en une peau de chagrin pour être rayées des annales de l’histoire américaine.

À vivre sa vie à « course de chantages » ou de flatteries, notre milliardaire se délecte dans son élément quand il réduit ses vis-à-vis à de simples jouets désarticulés, sans âme, dénués de ressorts, comme le parti républicain. Des exemples de cette folie furieuse, on peut en compter par milliers !

Imaginez un enfant qui veut injecter de l’eau de javel dans sa poupée. C’était le conseil de Dr. Trump à la population pour combattre la Covid-19. Avant de parler au Gouverneur de la Georgie, le républicain Raffensperger, des 11780 bulletins dont il avait besoin pour renverser la vapeur, notre marionnettiste avait approché un autre fonctionnaire, à qui il avait promis le titre de « Héros national », s’il arrivait à combler ses vœux. Avec ce délinquant, ce menteur invétéré, on peut se reporter au temps de la colonie, une époque où des êtres humains ont été traités en biens meubles, en moins que rien. Voilà la pensée rétrograde de l’homme d’affaires.

En manipulateur professionnel, il joue sur les registres les plus fragiles de la conscience humaine pour grandir en son for intérieur. S’il réussit, vous aurez l’impression d’entendre au loin son ricanement de champion, heureux d’avoir roulé un plus pauvre d’esprit que lui. C’est pourquoi la plupart de ses acolytes finissent en prison, sauf lui.

Habitué à se payer la tête de tout son entourage en mettant leurs nerfs à vif, Trump était devenu un super arrogant. Car, vraiment, rien ne lui résiste. Il prend les femmes en exemple. « Quand on est vedette, on les prend par la chatte et elles sont contentes2 ». Ou « Je pourrais tirer sur quelqu’un sur la 5ème avenue de New-York, et je n’irais pas en prison ». Condescendant et toujours trop sûr de lui, il nage en pleine déraison.

Du haut de sa fortune, il se prend pour le pape en forçant le monde entier à s’agenouiller à ses pieds. Souffrant du « syndrome du chevalier blanc », il rêve en plein jour, et se voit déjà couronné en Jules César, une figure historique, de retour de campagne, longeant la Pensylvania Avenue en triomphateur, à la tête d’une armée de marionnettes : les Proud Boys qu’il a magistralement manipulés et qui se prennent vraiment au sérieux. Armés de leurs armes de guerre, engoncés dans leur uniforme bariolé, acheté dans les Marchés aux puces, ces soldats d’opérette qui possèdent plus de gueule que de courage, misogynes de surcroit, se prennent pour les futurs fossoyeurs des démocrates.

Seulement deux grands républicains n’ont pas plié sous ses barbarismes. Il s’agit de l’ex-militaire John Mc-Cain, qui l’a combattu jusque sur son lit de mort. Par contre, même dans sa tombe, ce dernier n’a pas échappé à ses sarcasmes. Il narguait encore la dépouille de ce géant qui avait osé le défier, le dénoncer. Le second, c’est le Sénateur Mitt Romney, qui l’a tenu en laisse jusqu’à présent. Couchés à ses pieds, comme des chiots craintifs, Les autres pions républicains tremblent.

Devant ce succès personnel et planétaire, le promoteur immobilier ambitionna d’avoir un plus gros terrain de jeu : C’est l’Amérique. Par des associations contre nature avec la Russie, par des entourloupettes médiatiques, des discours lénifiants sur la peur des plus humbles, il est parvenu à mettre le continent en boîte. Étonnés de cette victoire imprévue, certains pensaient que c’était juste pour 4 ans. Quatre petites années. Restez calme! Donc, point de panique!

Malheureusement, ils n’avaient pas prévu que Donald Trump voudrait posséder la Maison Blanche, non pas pour une nuit, mais pour la vie…, pour toujours. L’esclandre final du Capitole vient de prouver qu’il ne badinait point avec ses désirs fous. Si deux ou trois républicains ou démocrates étaient assassinés en pleine séance, nul se sait comment serait l’Amérique aujourd’hui. Toutefois, Trump aurait laissé ses empreintes pour l’histoire. On l’avait sous-estimé. Et pourtant, sa nièce, Mary, nous en avait bien prévenu :  Une part sera toujours insuffisante : C’est le tout pour lui ou l’enfer pour vous !

Si les concernés parviennent à remettre ce mauvais génie, perclus d’incohérences dans sa bouteille, l’Amérique devrait dire merci à plusieurs acteurs, tels que Barak Obama, l’avocate militante, Stacey Abrahms etc…, s’il ne faut citer que ceux-là, qui ont déposé leurs pieds par terre, pour dire : « Non, le trublion ne passera pas ».

Tout peut arriver, dans cette époque troublée, noyée dans l’absurdité à grande échelle. La perspective d’une Kamala Harris, une négresse, présidente, en cas d’incapacité d’un Biden malade ou décédé, empêche Donald Trump de dormir, et le rend fou à lier. Seule la destitution peut l’éloigner de la Maison Blanche pour l’éternité !

Max Dorismond

NOTE

1 – Le film « Le Jouet » de Francis Veber était sur les affiches en 1976.

2 – 14 octobre 2016:Peu de temps après la publication de l’enregistrement Access Hollywood [où on l’entend dire qu’on peut « attraper (les femmes) par la chatte » quand on est célèbre] (Slate) 

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