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Dossier Grégory Saint-Hilaire : la FJKL informe que l’attaque avait été perpétrée avec des armes de guerre

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Dans une note rendue publique le 7 octobre 2020, la Fondasyon Je Klere (FJKL) a indiqué que l’assassinat de l’étudiant à l’Ecole Normale Supérieure (ENS) le 2 octobre dernier avait été commis à l’aide d’une arme de guerre. L’organisme de défense des droits humains condamne cette intervention des agents affectés à la garde présidentielle dans cet établissement universitaire et réclame justice pour la victime.

« Attaquer un centre universitaire avec des armes de guerre est un crime abominable », dénonce la FJKL dans cette note où elle précise que les agents de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN) avaient fait usage d’un fusil colt M4 le vendredi 2 octobre pour tuer l’étudiant Saint-Hilaire. « Il s’agit d’une arme de guerre utilisée par des forces spéciales des Forces armées en guerre », soulignent les défenseurs de droits humains.

En outre, la Fondasyon Je Klere dit condamner cet assassinat qui s’est produit au sein même de l’Ecole Normale Supérieure (ENS), un espace légalement inviolable, où sont formés des maitres pour le système éducatif haïtien. « Il constitue le point culminant d’un ensemble d’attaques menées par des policiers de cette unité spéciale de la Police Nationale d’Haïti (PNH) contre ce centre universitaire pour étouffer les revendications des étudiants, trop souvent hostiles au régime en place aux yeux des policiers dont la mission, pourtant, est de protéger et servir la population », a écrit la Fondation.

Par ailleurs, ces défenseurs de droits humains appellent la justice à tout mettre en œuvre afin d’identifier et de poursuivre les assassins (auteurs et complices) de l’étudiant évitant ainsi que se reproduisent de tels actes à l’avenir. « Ce crime est le résultat de l’impunité officielle dont jouissent les agents chargés de la sécurité du Palais Présidentiel. Si les exactions commises par ces agents contre l’ENS les 20 novembre 2019 et 13 mars 2020 avaient été sanctionnées, la société n’aurait probablement pas à déplorer cet assassinat aujourd’hui », analysent-t-ils.

« Qu’est-ce que l’USGPN vient chercher dans des mouvements de protestation d’étudiants pour leur intégration dans l’administration publique après leur cycle de formation ? Quel est le cadre légal et règlementaire d’intervention d’une unité spécialisée chargée de la sécurité du Palais National ? Qui peut mobiliser cette unité ? A quelle fin ? Quelle est la responsabilité du commandant d’une unité spéciale de la PNH mobilisée sans réquisition? Que dit le rapport adressé au Directeur Général de la Police suite à cet assassinat ?», s’interroge  la Fondation Je Klere.

Questionnant également l’intégration au système éducatif des personnes non qualifiées recommandées par des parlementaires, FJKL invite le Ministère de l’Education Nationale à respecter le protocole d’accord relatif au stage et à la nomination des étudiants finissants de l’Ecole Normale Supérieure dans les établissements publics de formation qu’il avait signé.

La Fondasyon Je Klere en a profité aussi pour adresser ses plus sincères condoléances aux  parents, amis-es, camarades de Grégory Saint-Hilaire ainsi qu’à toute la communauté universitaire.

Marc Andris Saint-Louis

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