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En rupture de stocks, MSF plaide pour le transport en toute sécurité afin de maintenir ses opérations

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L’escalade de la violence qui sévit dans le pays depuis plusieurs mois se fait ressentir sur tous les secteurs d’activité. En effet, le système de santé haïtien déjà fragilisé, est face à une situation très critique. En raison du blocage de l’aéroport et des ports, l’organisation Médecins sans frontières (MSF) est confrontée à des défis majeurs pour maintenir ses opérations médicales.

Il faut dire qu’à cause de la montée en puissance des gangs dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, plus de 30 centres médicaux et hôpitaux, dont l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), ont été contraints de fermer leurs portes, à cause des actes de vandalisme, de pillage ou parce qu’ils sont situés dans des zones de non-droit. D’un autre côté, les conditions sanitaires des déplacés dans les camps sont déplorables, les familles vivent dans des conditions d’extrêmes précarités, avec un accès insuffisant aux soins médicaux. Ajouter à cela, l’intensification des intempéries risque de provoquer des maladies d’origine hydrique,  notamment le choléra. «  Alors que l’approvisionnement se raréfie pour MSF et les autres actrices et acteurs médicaux, la population fait face à des besoins médicaux et humanitaires urgents. Les personnes souffrant de maladies chroniques, telles que la tuberculose et le VIH, risquent de voir leur état s’aggraver en raison du manque d’accès aux soins et à des médicaments vitaux », déplore MSF.

« Le système de santé haïtien est encore plus gravement impacté, laissant la population sans accès aux services de soins essentiels dans ce contexte de violences. Depuis la fin du mois de février 2024, Port-au-Prince est en proie à une violence sans précédent, isolant la capitale haïtienne du monde extérieur suite à la fermeture de l’aéroport et des ports. L’insécurité croissante perturbe gravement les opérations médicales de Médecins Sans Frontières (MSF), qui n’a pas pu importer de médicaments et de matériel médical depuis mi-mars », a fait savoir l’organisation MSF.

Durant la période allant de mars à avril 2024, les équipes de MSF indiquent qu’elles ont assuré 9,025 consultations externes, traité 4,966 cas urgents, dont 869 blessés par balles et 742 victimes d’accidents de la route. 99 patientes et patients gravement brûlés ont été admis à l’hôpital de Tabarre, dont la moitié étaient des enfants. « Nous avons dû augmenter notre capacité de réponse pour faire face à l’afflux de patientes et patients. Mais, en raison d’une forte consommation de médicaments, nous sommes actuellement en rupture de stock », a précisé Mumuza Muhindo Musubaho, chef de mission de MSF, demandant à toutes les parties de faciliter le transport, en toute sécurité, du matériel vers les installations médicales, afin de traiter les patientes et patients.

MSF a aussi souligné à quel point la fermeture de l’aéroport international de Port-au-Prince et des ports en février 2024 a entraîné des ruptures de stock critiques pour ses structures médicales. En ce sens, l’organisation a avisé que si des mesures ne sont pas prises rapidement pour faciliter l’acheminement des fournitures médicales à la population, elle sera contrainte de réduire considérablement ses opérations.

Face à cette situation d’urgence, MSF appelle à un assouplissement des procédures douanières, afin que les médicaments et autres fournitures puissent être livrés aussi rapidement que possible, ainsi qu’à une coopération plus large pour accélérer les procédures douanières.

Marie-Alla Clerville

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