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Environ 200.000 écoliers haïtiens n’ont pas accès à l’éducation, selon l’OCHA

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des écoliers haïtiens Credit: Banque Mondiale

La violence incessante des gangs armés en Haïti a contraint plusieurs milliers d’enfants à avoir libre accès à l’éducation. Pour le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), c’est à peu près 900 écoles qui ont fermé leur porte à cause de la situation sécuritaire aggravante qui ruine la capitale et quelques villes de province.

Les écoles sont devenues, depuis juillet 2023, la cible de diverses attaques armées perpétrées par les gangs de divers quartiers de Port-au-Prince. Selon le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), environ 200.000 écoliers haïtiens n’ont pas accès à l’éducation en raison de la fermeture de quelques 900 écoles dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite.

Le bilan dressé par l’OCHA est alarmant. Plusieurs écoles de la capitale ont été vandalisées, pillées, incendiées. Plusieurs élèves et enseignants ont été enlevés durant l’année académique 2023-2024. De plus, près de 35 institutions scolaires servent d’abris pour les personnes déplacées fuyant la violence des bandits armés à Port-au-Prince.

S’aggravant de plus en plus, le phénomène de l’insécurité a perturbé l’année académique 2023-2024. Les écoliers haïtiens font face à une école qui fonctionne au ralenti où très peu de jours de classe ont été enregistrés durant l’année scolaire. De ce fait, le Regroupement National des Travailleurs Haïtiens en Éducation (RENTRHED) demande au ministère de l’éducation de ne pas accélérer sur le processus du déroulement des examens du baccalauréat afin de permettre aux bacheliers des départements de l’Ouest et de l’Artibonite de se rattraper.

Le syndicat RENTRHED se montre inquiet face à l’impact de l’insécurité sur le système éducatif haïtien. « Le phénomène de l’insécurité ne favorise pas un climat serein pour l’apprentissage. Plusieurs établissements scolaires dans l’Ouest et l’Artibonite ont été contraints de fermer leurs portes afin d’échapper à l’atrocité des groupes armés », a souligné les responsables de cette structure.

 « Les écoliers haïtiens notamment ceux des départements de l’Ouest et de l’Artibonite ne pourront pas affronter les épreuves officielles avec toutes ces lacunes. Le Ministère de l’éducation nationale doit permettre aux bacheliers de ces régions d’avoir accès à des jours de classe supplémentaire », poursuivent-t-ils.

Par ailleurs, le Ministère de l’Éducation  Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) a annoncé, à travers une Note approuvée par la Banque Interaméricaine de développement, un don de 20 millions de dollars visant la reforme éducative. Ce financement de la BID s’inscrit dans une démarche d’une reforme à long terme. Il sera utilisé dans le cadre du “Projet d’appui à la gouvernance éducative” (PAGE). Ce don favorisera la mise sur pied d’un cadre d’orientation curriculaire 2024-2054.

Le programme PAGE soutiendra plusieurs programmes scolaires, dont la formation des enseignants, le numérique, le renforcement des programmes d’inspection et le développement et l’acquisition de divers matériels pédagogiques et de livres en créole haïtien.

Malgré les défis auxquels fait face le système éducatif haïtien, le MENFP a salué une fois de plus cette nouvelle contribution de la BID pour soutenir l’éducation en Haïti.

Le système éducatif haïtien est en “mode ralenti” depuis quelques années à cause de l’insécurité, une situation dégradante privant l’accès aux salles de classe à plusieurs milliers d’écoliers assoiffés du pain de l’éducation. Les diverses attaques armées ciblant les écoles ne font qu’aggraver la situation. Des milliers d’enseignants vivant du faible rémunération de l’enseignement font face à une réalité socio-économique sans précédent. Face à ce constat, diverses organisations syndicales, dont RENTRHED, ont tiré la sonnette d’alarme exigeant des jours de classes supplémentaires pour les bacheliers des départements de l’Ouest et de l’Artibonite. Toutefois, le projet de la BID apportera un plus indéniable, en finançant de nouveaux programmes scolaires afin d’améliorer la qualité de l’éducation en Haïti.

Marie-Alla Clerville

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