État d’urgence sécuritaire : Rappel aux habitants de certaines rues de Port-au-Prince de vider les lieux
4 min readLe Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications (MTPTC) à travers un communiqué paru le 24 juin dernier, demande aux occupants de certaines rues de Port-au-Prince, « déclarées d’Utilité Publique », réparties en trois (3) blocs, de vider les lieux dans un délai de huit (8) jours francs, à compter de la publication du document. En raison de la violence des gangs armés au centre-ville, faut-il souligner, certains de ses habitants ont déjà été contraints de quitter leurs maisons.
L’État haïtien, semble-t-il, entend passer à l’offensive pour contrecarrer l’action des bandes armées qui contrôlent Port-au-Prince à plus ou environ 80%. Le Ministère des Travaux Publics Transports et Communication ( MTPTC) a fait savoir que dans le cadre de l’application de l’Arrêté du 17 juillet 2024 sur l’état d’urgence sécuritaire dans quatorze (14) communes des départements de l’Ouest et de l’Artibonite, le Gouvernement de la République rappelle aux occupants, particulièrement, des rues du Centre-Ville de Port-au-Prince, que par Arrêté du Moniteur # 86 du Vendredi 1er juin 2012, ont été déclarées d’Utilité Publique, les propriétés comprises dans l’aire partant de l’intersection de l’Axe du Boulevard Harry Truman et de l’Axe de la Rue Joseph Janvier, la ligne de démarcation longeant l’Axe de la Rue Joseph Janvier jusqu’à l’Axe de la Rue du Magasin de l’Etat, en direction de l’Est, suivant l’Axe de la Rue du Magasin de l’Etat, en direction du Nord jusqu’au milieu de l’îlot situé entre l’Axe de la Rue St Honoré et l’Axe de la Rue du Champ de Mars, la ligne sur l’Axe de la Rue d’Hennery jusqu’à la Rue de l’Enterrement, pour la construction des édifices des institutions publiques détruits par le séisme du 12 janvier 2010.
« Quant aux éventuels propriétaires non encore indemnisés, mais forcés d’abandonner, il leur est rappelé l’obligation de fournir les titres appropriés permettant de finaliser le processus de leur indemnisation en attente », a précisé le MTPTC. En conséquence, ajoute le MTPTC, il est demandé à tout occupant de ces rues, réparties en trois (3) blocs, de vider les lieux dans un délai de huit (8) jours francs, à compter de la publication de ce présent.
« Blocs P: Borné au Nord par Rue de la Justice;
Borné au Sud par Rue St-Honoré;
Borné à l’Est par Rue Mgr Guilloux;
Borné à l’Ouest par Rue de la Réunion;
Blocs Q: Borné au Nord par la Rue St-Honoré;
Borné au Sud par la Rue Joseph Janvier;
Borné à l’Est par la Rue Mgr Guilloux;
Borné à l’Ouest par la Rue de la Réunion;
Blocs R: Borné au Nord par la Rue Joseph Janvier;
Borné au Sud par la Rue Chareron;
Borné à l’Est par la Rue Mgr Guilloux;
Borné à l’Ouest par la Rue de la Réunion», a précisé la cellule de communication du MTPTC.
Signalons qu’en raison de la violence des bandits armés bien avant, des habitants de certaines rues du centre-ville de Port-au-Prince ont été contraints de quitter leurs maisons afin de se protéger. Même l’État a dû abandonner ses nombreux bâtiments (Le Parquet et le Palais Justice de Port-au-Prince…) se trouvant dans les environs pour échapper à la fureur des malfrats.
Parallèlement, le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP) manifeste son intention de hausser le ton afin de limiter les offensives des bandes armées. Dans une circulaire adressée « aux officiers du ministère public près les tribunaux de première instance de la Croix-des-Bouquets, des Gonaïves et de Port-au-Prince », le MJSP a fait savoir qu’en référence à l’Arrêté du 17 juillet 2024 instaurant l’état d’urgence sécuritaire pour une période d’un mois, allant du vendredi dix-neuf (19) juillet au lundi dix-neuf (19) août 2024, sur certaines communes et localités des départements de l’Ouest et de l’Artibonite, les mesures suivantes s’appliquent: il est institué, dans les juridictions des Tribunaux de Première Instance de la Croix-des-bouquets, des Gonaïves et de Port-au-Prince, une Cellule Antigang composée d’officiers du Parquet, d’agents de la Police judiciaire et d’autorités locales désignées à l’effet des présentes.
Durant la période de l’état d’urgence, voici certaines choses parmi tout un ensemble que la cellule est habilitée à faire : Perquisitions, de jour et de nuit, dans tous les endroits jugés nécessaires ; Suspendre, au besoin, les permis de port d’armes à feu et appréhender les contrevenants ; Ordonner la remise des armes à feu et de munitions prohibées, et procéder à leurs recherches et saisies ; Procéder à la saisie de tous les véhicules sans plaque ou portant une ancienne plaque d’immatriculation ; Interdire les feux d’artifices et appréhender les contrevenants; Interdire les publications et les réunions jugées subversives et de nature à troubler l’ordre public.
À en croire le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique, voici certaines parmi les nombreuses communes et localités qui sont concernées par l’instauration de l’état d’urgence sécuritaire. Dans le département de l’Ouest : Commune de Gressier et de Carrefour.
Commune de Port-au-Prince: Fontamara, Martissant, Tibois, Decayette, Grand Ravine, Cité de l’Eternel, Village de Dieu, Rue Oswald Durand, Rue Magloire Ambroise, Carrefour Feuille, Pacot, Turgeau, Canapé Vert, Sainte Marie, Lalue, Ruelle Chrétien, Fort National, Solino, Bel-Air, Centre-Ville, La Saline.
Commune de Delmas: Carrefour de la Renaissance ci-devant Carrefour de l’Aéroport, Nazon, Delmas 3, Delmas 24 jusqu’au Carrefour de l’Aviation, Route Piste, Simon Pelé.
Commune de Pétion Ville : Pernier jusqu’à la limite de la Rivière Grise, Gros Jean, Métivier, Corvette, Graud, Meyotte, Laboule 10, Laboule 12, Macao,
Jackson Junior RINVIL
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