De nombreux jeunes haïtiens se plaignent de leur déplacement vers un pays étranger laissant derrière eux leurs familles pendant que leurs parents s’en réjouissent puisqu’ils voient qu’ailleurs, l’avenir de leur enfant est mieux assuré. Pour certains jeunes haïtiens se trouvant à l’étranger qui se confient au journal Le Quotidien News, l’avenir peut être assuré tant que les distractions ne prennent pas le dessus sur l’objectif professionnel fixé.
Dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, l’insécurité ne cesse d’augmenter et cela affecte automatiquement et négativement les villes de province. À côté de l’option se réfugier en province, de nombreux parents n’hésitent pas à faire des démarches afin d’envoyer leurs enfants à l’étranger pour un avenir meilleur. Avec le « programme Biden », beaucoup de familles ont dû fuir l’insécurité qui égorge la société haïtienne. Les familles préfèrent savoir que leurs enfants sont chez un ami, une tante, une cousine à l‘étranger au lieu de les avoir ici avec eux en Haïti. Mais, est-ce que ces enfants-là s’en réjouissent de cette séparation?
C’est le cas de Caroline, 19 ans, qui vivait à la Croix-des-Bouquets depuis son enfance. Avec la situation du pays, elle et sa famille ont dû déménager chez une tante. Après les examens officiels, elle a voyagé grâce au programme précité, elle vit actuellement avec ses cousins, cousines, tante et oncle. C’est pour elle une situation qu’elle n’accepte toujours pas, confie-t-elle au journal. Ce n’est pas qu’elle est maltraitée mais elle est toujours stressée, elle a peur d’échouer, peur de commettre des erreurs qu’elle pourrait regretter demain. « Je vis avec mes parents depuis toute petite. Après la mort de mon père, ma mère est tout ce qu’il me reste voilà que maintenant je vis loin d’elle ça fait déjà 8 mois. J’ai toujours été sous sa protection. Je ne sais pas comment je m’y prendrai», raconte-t-elle.
Ce cas-ci ne fait pas seulement référence à Caroline mais c’est aussi celui de Sindy, 20 ans, qui raconte combien elle a envie de revenir dans son pays. Ça fait déjà 3 ans qu’elle vit en Floride, elle raconte au journal que vivre à l’étranger n’est pas une vie vraiment souhaitée pour des jeunes. Plaisir, alcool, pour ne citer que ceux-là, tout est au menu. Elle affirme au journal qu’il faut avoir un esprit fort pour que le plaisir ne prenne pas le dessus sur les objectifs fixés. Selon elle, ne pas être entourée de vrais amis ayant des rêves et des objectifs peut t’empêcher de voir le bon côté des choses.
« Haïti est un bon pays, les haïtiens sont d’un humour exceptionnel mais hélas, nul n’a la capacité de voir cela. Ils préfèrent remplir leur poche au pouvoir au lieu de collaborer avec le peuple pour un demain meilleur », affirme de son côté Amélie, environ 27 ans, vivant à la Plaine du Cul-de-Sac à Le Quotidien News.
Avec les nouvelles lois imposées par le nouveau Président américain Donald Trump, la date d’expiration pour le TPS (Statut de Protection Temporaire) est prévue pour le 3 août 2025 pour les haïtiens et toute demande est déjà annulée. Après cette date, quelles seront les mesures d’expulsion ? Qu’en est-il de cette insécurité en Haïti qui dépasse les capacités des dirigeants au pouvoir ? Quelles seront les mesures sécuritaires qui seront prises à l’endroit de ces ressortissants ?
Gardily Marvyne LOUIS