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Haïti/Covid-19: entre l’irresponsabilité de l’État et la négligence de la population, à qui la faute ?

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Malgré la barre des 1000 personnes testées positives à la Covid-19 franchit, une grande partie de la population haïtienne ne croit pas toujours en la présence de ce virus dans le pays. Force est de constater que ces personnes se livrent à leurs routines quotidiennes et suivent les mêmes principes qu’auparavant. De là, il y a ignorance des dispositions prises par le gouvernement dans l’état d’urgence sanitaire décrété depuis le 19 mars et renouvelé à deux (2) reprises.

Échoué dans ses stratégies de communication durant les deux premiers mois de l’état d’urgence sanitaire, le gouvernement tente de le compenser avec des dispositions répressives pour forcer la population à changer de comportement afin de lutter contre la propagation de la Covid-19 dans le pays. Une autre disposition partante pour l’échec.

En fait, comme depuis le 19 mars, seule la fermeture des écoles, des universités étaient strictement respectées dans les dispositions de l’état d’urgence sanitaire. L’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes réduit  à 5 dans le décret du 21 mai et le port du masque obligatoire dans les lieux publics s’avèrent le plus grand défi à relever.

Selon le constat d’un reporter du journal Le  Quotidien News, dans la ville des Gonaïves, il n y a pas trop grand changement dans la conduite des gens. En effet, la grande majorité fonctionne comme à l’ordinaire. Dans cette ville qui compte plus de  20 cas confirmés, selon le dernier bilan du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), la majorité des gens ne respecte pas les règles barrières. Le port du masque devient embêtant, selon des personnes habitant cette ville interrogées par le journal.

‘’Man Fefe’’, une épicière ambulante qui vend chaque mercredi et samedi, respectivement le lendemain du marché de poteau (opoto) (mardi / vendredi) confie à Le Quotidien News qu’elle ne porte pas de masque quand elle fréquente le marché. « si te gen kowonaviris nan peyi a, dat y ap pale a, t ap gen moun ki t ap rete? » a t-elle martelé. Pour la question de lavage des mains, cette marchande rappelle qu’elle le fait quand c’est possible.  » m lave menm lè m gen pou m lave l, jan sa te konn fèt anvan ».  » si se lave men ki t ap fè moun pa gen maladi sa, nou panse tout blan sa yo t ap mouri? » a t-elle poursuivi. Anh se lave men m ki fè m pap pran maladi a? » ,conclut-elle. 

Francillon, ‘’un chauffeur de taxi moto’’  raconte qu’il porte le masque au demande des passagers. « On m’a donné ce masque, je le porte sur moi et l’utilise  au besoin, car bon nombre de passager aime prendre les chauffeurs ayant un masque », raconte-t-il.  « Si m pa mete l, m ka soti nan lari a m rantre bòk chèch apre jounen an », rappelle-t-il. Toutefois, il reste pessimiste quant à la présence du virus dans le pays. 

L’usage coutumier et les habitudes concernant le transport public restent toujours les mêmes. Dans les « tap tap » couramment appelés ‘’camionnette’’, moyen de transport très populaire dans la cité de l’indépendance, on continue à compter pas moins de plus  10 passager aux abords.  «Même si c’est embêtant, j’essaie de le mettre dans le ‘’tap tap’’ et l’enlever à ma descente », déclare un passager avec le masque sous son menton. Concernant la problématique de peur qu’une personne soit infectée dans le « tap tap » puisqu’il est impossible de respecter les 2 mètres de distance, il rappelle que le pays n’a pas de dirigeant,  il faut qu’on se doute de leurs propos. Dieu seul sait s’il y a une pandémie en Haïti,  a-t-il ajouté. 

Malgré la planification des stratégies de répression comme l’emprisonnement, amendes et autres pour les personnes qui ne respectent pas les règles barrières imposées par le gouvernement pour protéger la population contre la covid-19, le doute reste planer sur la majorité concernant la présence de cette pandémie dans le pays. N’est-ce pas le gouvernement un mauvais messager?

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