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Haïti/Éducation : ces établissements scolaires délogés de Martissant

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Alors que l’année scolaire fait déjà son chemin dans les départements les moins touchés par le récent séisme, le sort des écoles qui fonctionnaient à Martissant semble être oublié. Livrées à elles-mêmes, plusieurs ont dû s’éparpiller, compliquant leurs conditions de fonctionnement.

Carcasses de voitures, barrages d’occasion, ruines. Plusieurs mois après le drame, Martissant garde toujours ses airs de ville fantôme, hantée par des individus armés. Si aujourd’hui des gens osent parfois pratiquer la zone à pied, si parfois une voiture s’arrête pour déposer quelqu’un qui semble assez confiant pour s’aventurer dans les couloirs de la zone, il n’en reste pas moins que l’endroit paraît toujours inhabité, silencieux, la majorité de ses habitants ayant dû fuir lors des affrontements entre gangs. Aujourd’hui encore, une grande partie de la population vit  réfugiée dans le centre sportif de Carrefour.

Si les habitants ont dû fuir cette zone  marquée dans beaucoup d’esprits comme abritant l’ombre de la mort, les écoles, elles aussi, n’ont pas pu continuer leur fonctionnement normal. L’année scolaire s’est donc terminée en queue de poisson pour beaucoup de jeunes habitants. « Il y en a qui vont aller en classe supérieure autre part, d’autres vont devoir malheureusement redoubler, surtout ceux qui n’ont pas pu trouver de fiche d’examen bac et neuvième année fondamentale », déclare un originaire de la zone, qui a dû se mettre à l’abri avec sa famille.

Une réouverture difficile

Christopher, un jeune qui a grandi à Martissant et qui a échappé aux balles lors de la tuerie, explique la situation de plusieurs écoles : « J’en connais beaucoup qui se sont délocalisées. Par exemple : le collège mixte Frère Roc, Octane Delouches et G.V. Péniel sont à Carrefour. Quant au lycée Jacques Roumain, il est éparpillé dans plusieurs autres lycées ». Il continue pour dire que, dans le cas du lycée, la partie fondamentale, correspond à l’école nationale, est détachée de la partie secondaire. Chaque partie fonctionnera dans un endroit différent. Toutefois, les enfants n’ont pas encore regagné les bancs du lycée.

Pour lui, une réouverture à Martissant est impossible à l’heure actuelle. « Le public de ces écoles se situait majoritairement à Martissant. Logiquement, si je ne peux plus habiter une zone à cause de l’insécurité, je ne pourrai pas non plus aller à l’école », explique-t-il. Selon lui, l’insécurité étant imprévisible à Martissant, aucune école ne peut envisager de rouvrir ses portes dans un tel contexte. « L’endroit est toujours désert et le niveau de risque n’a pas diminué », continue-t-il.

Les écoles qui envisagent de fonctionner sont donc obligées de se déloger et d’aller vers le gros du public. « Ils font une étude du marché et s’installent à Carrefour ou au centre-ville, en fonction de l’endroit qui abrite le plus gros de leur public », nous explique Christopher.

Toutefois, ce  ne sont pas toutes les écoles qui ont cette chance, certaines,  le gros du public venant de Martissant, n’ont pas d’autre choix que de recommencer autre part. C’est le cas du Collège Maranatha qui se situe actuellement à Pacot. République du Pérou, Collège Sainte Bernadette, Lycée Jacques Roumain, Pellège Dorvilus, G.V. Péniel, Collège Mixte Frère Roc, Octane Deslouches, Collège Christophe Colomb, ce sont autant d’écoles qu’il énumère et qui sont actuellement délocalisées.

Ketsia Sara Despeignes

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