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Haïti-Éducation: plusieurs écoles touchées par des actes de pillage et de vandalisme!

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Depuis quelques jours, le pays est sens dessus dessous. Les Haïtiens de partout se mobilisent et foulent le béton pour exiger, entre autres, la baisse des prix des produits pétroliers dans les stations-services, le rétablissement de la sécurité. Des destructions et des pillages ont été enregistrés partout. Même les écoles n’ont pas été épargnées. À environ deux semaines de la date prévue pour la rentrée des classes, le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle compte plus d’une vingtaine d’écoles pillées, dont 16 dans le département de l’Artibonite.

Le peuple dans sa colère veut faire entendre sa voix et a opté pour la violence. Diverses entreprises ont été vandalisées, pillées ou incendiées au cours de la semaine. Et même les institutions scolaires ont été touchées. Selon le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), les attaques des manifestants contre les écoles sont nombreuses. Les chiffres sont alarmants et les pertes importantes. Environ une vingtaine d’écoles dans le pays ont été endommagées et pillées. Les matériels didactiques, le mobilier mais aussi les archives de ces établissements ont été détruits.   

Le MENFP a enregistré de nombreuses attaques contre plusieurs dépôts alimentaires destinés aux cantines de quelques écoles et condamne fermement ces actes de violence dont les premières victimes sont les élèves et les enseignants. D’ailleurs, il est évident que détruire d’une quelconque manière les écoles, c’est aggraver la situation des parents, des enseignants et des élèves. Le contexte dans lequel s’annonçait la rentrée des classes pour l’année académique 2022-2023 qui devrait débuter le 3 octobre, est aujourd’hui particulièrement difficile. En effet, les attaques perpétrées à l’encontre des écoles ne font qu’aggraver la situation financière des parents et des enseignants.

À l’heure actuelle, des milliers d’élèves et d’enseignants sont déjà victimes de ces actes de vandalisme, surtout dans le département de l’Artibonite. Selon les estimations, 16 écoles ont subi des actes de vandalisme dans ce département, a fait savoir le MENFP sur son compte twitter, le 19 septembre dernier. Les écoles situées dans les villes de Gonaïves et Marchand Dessalines en sont les principales concernées. Les responsables d’écoles se plaignent des nombreux dégâts et ignorent encore comment la rentrée des classes se fera cette année, dans ce contexte incertain.

À noter que la plupart des institutions sont des institutions publiques et congréganistes. « L’école qu’elle soit publique, privée, congrégationnelle, presbytérale ou communautaire est le temple de formation de nos enfants, qui symbolise l’avenir du pays », a tenu  à rappeler le MENFP à la population haïtienne.

« Les écoles et les universités sont des lieux d’apprentissage, de paix et de sécurité pour nos enfants et nos jeunes. Les écoles sont aussi des espaces qui servent souvent d’abris temporaires en cas d’aléas naturels majeurs, comme les ouragans et les inondations. Par conséquent, attaquer les écoles met en danger et expose davantage la vie et l’avenir des populations les plus vulnérables », a souligné le MENFP.

En vue d’apporter sa contribution aux écoles, le Ministère étudie la possibilité de créer un fonds d’urgence, à travers le Fonds National d’Éducation (FNE), au bénéfice des écoles publiques et privées concernées, pour le renouvellement des dépôts alimentaires scolaires pillés. De plus, pour assurer la protection de ces établissements et prévenir d’autres éventuelles attaques, le ministère souhaite promouvoir un élargissement de la structure policière affectée à l’éducation (EDUPOL) dans le département de l’Artibonite.

Entre-temps, le titulaire du MENFP, Nesmy Manigat souligne qu’il attend un rapport plus complet et précis concernant les dommages en vue d’évaluer les coûts de réparation, et d’intervenir le plus rapidement possible. Toutefois, le Ministre précise que le MENFP s’engage à aider les établissements, mais pas à couvrir totalement les pertes qu’ils ont subies.

Dans ce contexte particulier, il est difficile d’imaginer la rentrée des classes de manière sereine. Certaines rues sont encore bloquées. La circulation à travers tout le pays est quasiment impossible. Le gouvernement ne bronche pas. La population non plus, qui entend maintenir sa position. Les prix des produits pétroliers et parallèlement  le prix des transports en commun sont insoutenables. À près de deux semaines de la rentrée, qui aurait pensé à une telle situation ? Encore des problèmes à résoudre. Encore une urgence à traiter !

Leyla Bath-Schéba Pierre Louis

pleyla78@gmail.com

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