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Haïti : en pleine crise humanitaire et sous la pression diplomatique dominicaine

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La crise humanitaire qui frappe Haïti contraint les Haïtiens à fuir leur pays. Tous les moyens sont bons pour laisser derrière soi ce pays infernal qui tue ses enfants. Tous les endroits laissant leurs portes ouvertes sont les cibles privilégiées des Haïtiens qui ne pensent désormais qu’à laisser le pays, la condition sine qua non pour survivre. Parmi les destinations visées, la République Dominicaine qui partage sa frontière avec Haïti figure en tête de liste. Cependant, la dernière politique migratoire dominicaine est désormais hostile à la venue des Haïtiens, qu’ils soient étudiants ou femmes enceintes.

Le spectacle a été pour le moins amusant ! Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrant des policiers dominicains à la poursuite de jeunes étudiants haïtiens ont explicitement illustré le sort des Haïtiens en République voisine. Cela a tout naturellement suscité l’indignation des Haïtiens qui sont habitués à voir leurs compatriotes se faire expulser dans d’autres pays de façon honteuse et humiliante. Mais ce qui a le plus choqué et provoqué l’émoi, c’est cette nouvelle qui a fait la une, des femmes enceintes en situation précaire auxquelles on a refusé d’accorder des soins de santé.

C’est un fait évident : la République Dominicaine, menée par Luis Abinader, un Président qui a accordé une très grande importance à la question migratoire lors de sa campagne, part à la chasse des Haïtiens ! Pourtant l’économie dominicaine dépend pour une bonne part des Haïtiens.

Les Haïtiens en situation humanitaire

La crise haïtienne atteint bien évidemment son paroxysme aujourd’hui. Plusieurs facteurs témoignent de son ampleur. L’insécurité, l’instabilité politique, la vie chère sont entre autres des marqueurs révélateurs de cette crise. Et comme corolaire, la population haïtienne,  dans sa majorité, s’enfonce dans la précarité la plus extrême.

Depuis l’assassinat de l’ancien Président, Jovenel Moïse, la situation s’aggrave de plus en plus alors que, sous sa présidence, les besoins fondamentaux de la population étaient loin d’être satisfaits. En effet, l’anarchie s’installe à tous les niveaux tandis que la misère devient le quotidien des Haïtiens. Haïti, tel que décrit dans le langage courant, devient un pays invivable.

A cause de cette réalité, une marée d’Haïtiens accablés par le désespoir de vivre en Haïti laisse le pays avec la plus grande détermination qui soit pour se rendre ailleurs, surtout en République Dominicaine. Pourtant cette dernière qui a la réputation de massacrer les Haïtiens n’est pas favorable à la venue de ces diablos.

Politique migratoire ou xénophobie ?

La République Dominicaine représente l’une des destinations les plus favorables pour les Haïtiens. Malgré la problématique qui existe autour de leur acceptation sur la terre voisine, ils conçoivent ce  pays comme un lieu d’accueil qu’il faut atteindre à tout prix. Des personnalités publiques, des artistes, des politiques, des entrepreneurs haïtiens laissent Haïti pour aller en République Dominicaine. Le seul motif de ce déferlement est qu’Haïti ne donne pas la possibilité à ses habitants de vivre leur vie dans leur pays.

Parmi les émigrés qui laissent Haïti pour aller en République Dominicaine, les sans-papiers sont  les plus connus. La crise haïtienne atteint un niveau extrême aujourd’hui, le déferlement des sans-papiers haïtiens en République Dominicaine  augmente proportionnellement.

Cependant,  les résolutions migratoires du Président Abinader qui se dit souvent préoccupé par la situation humanitaire d’Haïti, restent hostiles à la venue des Haïtiens en République Dominicaine.

Les démarches diplomatiques

Pour essayer de pallier à cette crise migratoire qui fait désormais la une de l’actualité, l’envoyé spécial  Daniel Supplice a représenté Haïti pour avoir « une idée de la situation ». Les mesures prises par la République Dominicaine pour stopper les Haïtiens sont d’ordre sécuritaire. En effet, le banditisme qui devient incontrôlable en Haïti aujourd’hui ne doit pas affecter la République Dominicaine avec la venue d’inconnus, selon ce qu’a pu recueillir du Président Abinader le sociologue Daniel Supplice.  

Pour essayer de rassurer, le président Abinader promet la clémence envers les Haïtiens, surtout les étudiants. Selon le rapport du diplomate haïtien, des suivies favorables devraient être réservées aux besoins des Haïtiens qui veulent « vivre » en République Dominicaine, alors qu’ils sont en situation irrégulière.  

L’ONU, qui est l’instance principale s’occupe des rapports entre les nations, se dit préoccupée par la situation des Haïtiens vivant en République Dominicaine, surtout celle des femmes enceintes.  

Entre-temps, les notes pleuvent ainsi que les déclarations indignées. Mais les Haïtiens qui vont en République Dominicaine pour survivre, ne font que subir le sort d’une dualité corrosive : la crise haïtienne et l’effervescence nationaliste dominicaine. Ils auraient voulu vivre dans leur pays, mais la situation actuelle en a décidé autrement. Ils doivent fuir. Mais le milieu par excellence qui aurait pu les accueillir les chasse systématiquement.

Jonas Reginaldy Y. Desroches

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