Haïti est sous la menace de variants de la COVID-19, selon le Docteur William Pape

Intervenant à la 11^èmeédition du Sommet international sur la finance, le Dr William Pape a exprimé ses inquiétudes quant à certains variants de la pandémie du nouveau coronavirus déjà détectés dans plusieurs pays et qui pourraient arriver en Haïti.

Membre du Conseil scientifique de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et Invité d’honneur de la 11^ème édition du Sommet sur la finance, c’est autour du thème « Impact de la crise sanitaire sur les pays les plus pauvres et sur Haïti. Perspectives pour le mécanisme COVAX pour Haïti » que le Docteur est intervenu. Selon lui, les variants de la COVID-19 pourraient tout remettre en question et devraient préoccuper Haïti. En effet, si le pays a échappé à la frappe meurtrière du virus, il lui serait plus difficile aujourd’hui d’empêcher l’irruption de variants sur son territoire.

Il est vrai, d’après M. Pape, qu’il y a deux mois et demi aucun variant n’avait été détecté en Haïti, toutefois, l’inquiétude est quand même présente. « Je suis inquiet surtout par rapport à la République Dominicaine parce que l’épidémie est sauvage là-bas. Avec 4000 personnes qui traversent chaque jour la frontière, il est clair qu’inévitablement les variants arriveront chez nous », déclare-t-il. D’autant plus que, contrairement à Haïti, Saint-Domingue a déjà commencé son processus de vaccination.

Le Docteur Pape est d’avis qu’il faudrait se préparer au pire, comme pour la première fois puisque personne ne sait comment le peuple haïtien pourrait réagir face à ces variants. « Si on   n’est pas confronté au pire, on sera content, sinon, on serait préparé », affirme-t-il. Il reconnait toutefois que cela peut s’avérer difficile. « La première fois, nous avons averti d’un malheur qui n’est pas arrivé, ce sera plus difficile cette fois. Sauf si, malheureusement, il commence  à y avoir des morts, comme  cela a été le cas pour le choléra et le sida », déclare-t-il.

Il serait donc important, de l’avis du Docteur, que les deux pays aient une bonne collaboration et développent ensemble des moyens pour combattre l’épidémie puisque la situation ne serait positive pour aucun des deux.

Par ailleurs, en ce qui concerne la vaccination contre l’épidémie, le Docteur Pape déclare qu’étant très concerné par ce sujet, il sait que le vaccin a toujours été un outil important pour aider à contrôler une pandémie. Il souligne toutefois qu’on ne saurait s’engager dans une campagne vaccinale, sans en informer la population. « Il faut comprendre ce que la population veut dire et développer des arguments », déclare-t-il, insistant sur le fait que c’était là l’aspect le plus important. « On ne peut rien faire sans avoir préalablement communiqué avec la population   ni sans avoir obtenu son accord et sa participation », affirme-t-il.

Ketsia Sara Despeignes