Ce lundi 10 novembre 2025, vient de s’ouvrir officiellement à Belém au Brésil la conférence des Nations Unies sur le changement climatique, la COP 30. Jusqu’au 21 novembre, les délégations de plus d’une centaine de pays réunies dans cette petite ville amazonienne vont discuter de l’avenir de la planète. Si Donald Trump le président des États-Unis, l’un des géants de la pollution mondiale, a brillé par son absence, d’autres acteurs publics ont profité de cette tribune pour lever la voix quant aux impacts du changement climatique mais aussi à l’urgence d’agir. « Ici, à Belém, nous devons accélérer sur tous les fronts. Cela signifie redoubler d’efforts en matière de coopération internationale. Notre arme n’est pas si secrète dans la lutte contre les changements climatiques », a affirmé Simon Stiell, secrétaire exécutif d’ONU Climat lors de la session du Sommet des dirigeants.
Le changement climatique constitue l’un des défis majeurs auxquels doivent faire face les sociétés contemporaines. Il est évident que dans les pays en voie de développement, les conséquences se révèlent dramatiques car non seulement leurs capacités d’anticipation et d’adaptation sont limitées, mais cela risque aussi de renforcer les disparités socio-économiques au sein des populations. Haïti, comme tous les territoires insulaires de la Caraïbe, est particulièrement exposée aux risques liés au changement climatique avec des impacts significatifs.
Il y a à peine quelques semaines, le pays a été frappé par le passage de la tempête Melissa qui s’est transformée en un ouragan dévastateur. Les violentes pluies et les rafales qui se sont abattues sur la péninsule du Sud ont provoqué de sérieux dégâts matériels et humains. Dans certaines régions, notamment à Petit-Goâve, plus d’une quarantaine de personnes ont perdu la vie et plusieurs autres sont portées disparues, selon les médias locaux. Cette situation et bien d’autres encore mettent en lumière la grande vulnérabilité du pays face aux multiples enjeux du changement climatique.
En effet, la dégradation générale et accélérée de la situation environnementale montre les multiples impacts du changement climatique sur ce petit État insulaire caribéen. Faut-il chercher les causes de cette situation comme une aiguille dans une boîte de foin ? Pas nécessairement… Par sa position géographique, le pays se trouve particulièrement exposé aux phénomènes climatiques extrêmes tels des ouragans, tempêtes tropicales, cyclones, inondations… Ces phénomènes naturels de plus en plus récurrents portent de sérieux préjudices au processus de développement socio-économique du pays et constituent un facteur important de paupérisation et d’aggravation de sa vulnérabilité.
De plus, il faut préciser que cette détérioration socioécologique se traduit non seulement par une déforestation anarchique mais aussi par une mauvaise gestion des déchets solides dont les impacts s’avèrent particulièrement préoccupants. Des pratiques qui contribuent à l’érosion des sols et à l’aggravation des risques d’inondation dans certaines régions.
Alors, que peut-on attendre de cette COP 30 si les petits pays doivent continuer à payer la facture des grands pollueurs ? De belles promesses à n’en plus finir ou des actions concrètes quant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial ?
Face aux défis actuels du changement climatique, il convient impérativement aux acteurs publics en Haïti d’établir non seulement une meilleure gouvernance territoriale, de prendre des mesures adaptées et concertées avec les populations, mais aussi de renforcer les interventions en termes de prévention et de gestion des risques. Face à l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes, il s’agit aussi d’inscrire les actions à mettre en place dans une stratégie globale proactive et intégrée.
Max-Grégory Saint-Fleur
Master en communication et développement durable
