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Haïti – Insécurité : les bandits ne chôment pas à Martissant

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La guerre entre les groupes rivaux continue son petit bonhomme de chemin à Martissant. Les victimes civiles aussi ne cessent d’augmenter à mesure que cette situation se prolonge. Entretemps, les chansons de noël commencent à être entendues un peu partout. La saison de Noel s’annonce des gens en même temps que les gangs armés massacrent et séquestrent de pauvres gens.

Décembre. Ce mois sonne habituellement comme l’arrivée d’une période de relaxation. Une période de soulagement et de fête. C’est en fait une occasion de célébration pour un peuple qui ne rate jamais une opportunité de se divertir et relâcher la pression. Pourtant, à peine le mois se pointe et qu’on parle timidement de Noël, les bruits d’armes font office de concert, semant la panique et la terreur, mettant fin du coup, à des vies qui espéraient sans doute voir la nouvelle année qui n’est plus très loin. 

Aussi, le mercredi 1er décembre 2021 a été une journée pénible, tachetée de sang. Sous le concert de crépitement d’armes automatiques, un bus qui assure le trajet Port-au-Prince/Carrefour, a été criblée de balles. Un bilan lourd a été enregistré : sur les 38 passagers, un mort et 12 blessés. Toutefois, selon le juge de paix Moïse Jean, il ne s’agit pas des seules victimes de ce mercredi où les balles ont continué à pleuvoir alors même que la nuit pointait.

L’état des blessés a été un choc pour le magistrat. Il est arrivé même à se demander comment ils ont pu survivre. 9 d’entre eux étaient troués dans des zones fragiles.  » je doute qu’ils s’en sortiront », a-t-il dit arguant que plusieurs autres cas ont été conduits au centre hospitalier de Carrefour et à l’Hôpital Food For the Poor. Pour seulement l’hôpital adventiste de Diquini qu’il a constaté, il a vu un mort et on l’a annoncé la mort un peu plus tard de l’un des trois personnes prises urgemment en salle d’opération. Le juge informe avoir constaté aussi un mort par balle au niveau de Martissant 19.

Ce n’est pas la première fois que des gens perdent la vie en traversant cette zone qui, au fil des jours, consolide sa réputation de frontière dangereuse et de couloir de la mort. En effet, c’est devenue une habitude pour Martissant, de transformer les voitures en funestes transporteurs de morts, d’une ville à l’autre, sous les yeux indifférents des autorités et de ceux ayant pour mission de protéger les vies et les biens. Une indifférence palpable, à force qu’elle est manifestée. 

Sans s’inquiéter de représailles, des membres de gangs, lourdement armés exhibent fièrement leurs outils de domination, leur octroyant le pouvoir de vie ou de mort, ainsi que celui de décider du fonctionnement du pays. « Je les ai vu : cagoulés, lourdement armés, défilant dans la rue », témoigne un jeune homme. 

Cette situation oblige plusieurs universitaires, habitants à Carrefour et ses environs, à fermer leurs dossiers, par crainte de perdre la vie à vouloir se meubler l’esprit. Ce qui ne serait pas insolite, vue la quantité de victimes qui ne cesse de se multiplier. Dans le même sens, plusieurs jeunes de la zone, ayant obtenu leur bac, sont dans l’impossibilité d’accéder à des études supérieures, la majorité des universités de renom se trouvant à Port-au-Prince. 

Pendant ce temps la population vit au jour le jour, rongée par le stress. Le pays se retrouve paralysé par cette situation sécuritaire qui n’en finit pas, et qui ne cesse de souiller le sol haïtien de sang et de pleurs, sous les yeux impuissants de beaucoup et les bras croisés d’autres. 

Ketsia Sara Despeignes

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