jeu. Nov 21st, 2024

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Haïti : quelques heures de pluie pour un lot de cadavres

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Une fois de plus, la nature s’est exprimée à propos de notre fragilité. En seulement quelques minutes de pluie, la majorité de nos grandes villes sont handicapées. Tout a cessé de fonctionner. Et c’était la panique.

Contrairement à la covid-19, la tempête tropicale ne nous offre pas de grandes possibilités de survivre en restant à la maison vu la précarité de la planification urbaine du pays. Tout s’entremêle. Les grands travaux d’organisation de l’espace, d’aménagement du territoire et de la conception des villes n’ont lieu que dans les siècles passés. Nos hommes politiques et dirigeants du siècle présent semblent avoir peur des défis. Ils font de la politique que pour la politique.

Une fois de plus, nous avons pleuré. Quelques heures de pluie nous ont profondément attristés. Elles s’en aillent avec nos frères et sœurs.

Comme tout le monde, les dirigeants ont exprimé leur tristesse de voir partir des cadres, des commerçants et de simples citoyens. Ils le font comme s’ils étaient pour rien dans cette situation.

Entre temps, le gouvernement a déjà tourné la page. L’application des mêmes méthodes traditionnelles de gestion de crise et de désastre est très révélatrice de son mépris pour la fragilité du pays en matière environnementale. C’est peut-être pour cela que nous devrions pleurer, Monsieur le premier ministre. Car une nouvelle tempête causera à coup sûr des dégâts similaires.

Les larmes de crocodiles d’un premier ministre dépourvu d’un plan d’action concret, les messages de solidarité d’un président qui a déjà démontré son incapacité à redresser la situation et la propagande de quelques zélés ne feront jamais écarter les menaces qui nous guettent. Au contraire, ces genres de comportement politique ne font qu’entraver davantage notre avenir de peuple. Quelle tristesse !

Une fois de plus, les paysans s’agenouillent devant la nature. Ils sont légion à plaindre la disparition de leur plantation par le passage de Laura. Ils reparlent de l’irrigation, curage des canaux et l’aménagement des bassins versants.   Le gouvernement entend, mais il ne les écoute pas.

Ainsi va la république d’Haïti. 

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