Jovenel Moïse devant une équation à mille inconnues
2 min readLe président Jovenel Moïse est réapparu en public, mardi. Là où on ne l’attendait pas.
La semaine dernière, il avait filé à l’anglaise pour aller participer à une réunion du Caricom et en est revenu discrètement à la cloche de bois.
Ce mardi, il a convoqué la presse au Palais national pour parader avec trois joueurs de la sélection nationale de football revenus de la Gold Cup.
Pour une fois, c’est bien le politique qui avait besoin des sportifs.
Le président de la République était attendu pour la nomination annoncée imminente par ses services d’un nouveau gouvernement, depuis vendredi dernier. Il n’en est toujours rien.
Le président en a parlé ce mardi. Il a même reconnu que le pays est bloqué depuis le renvoi, par la Chambre des députés et la présidence, du premier ministre Jean-Henry Céant.
N’empêche, la principale inconue demeure. La nouvelle équipe sera-t-elle avec ou sans le dernier premier ministre nommé Jean-Michel Lapin ? L’opposition ou la société civile y aura-t-elle un rôle ?
Tout paraît compliqué.
Il faut dire que les alliés du président se déchirent. Pro-Lapin, anti Lapin, pro-cohabitation versus anticohabitation et ceux qui pour conserver le pouvoir sont prêts à tout lâcher versus ceux qui croient encore que tout va bien et que le président n’a aucune concession à faire à personne.
Et pourtant, cette semaine, alors que l’opposition multiforme a échoué lors du dernier appel à manifester, Jovenel Moïse a un coup à jouer.
Mais en même temps, peut-il encore se payer le luxe d’un nouvel échec alors qu’il attend la visite de la présidente de Taïwan et sous peu une mission de premiers ministres du Caricom.
Jovenel Moïse attend aussi dans les prochaines semaines la visite d’hommes d’affaires du Qatar dont l’émir est en visite à Washington cette semaine.
Jovenel Moïse a autant besoin d’un gouvernement qu’il a besoin d’un pays calme et d’un front politique apaisé. Il ne peut plus supporter des déconvenues au parlement, une levée de boucliers de la société civile contre son prochain choix ni une reprise des manifestations.
Jovenel Moïse est devant une équation difficile à mille inconnues.
Le Nouvelliste