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Jovenel Moïse, l’opposition et les incertitudes qui planent sur l’avenir d’Haïti

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Un cocktail macabre en gestation  laisse entrevoir de très mauvais présages sur l’avenir d’Haïti. Aucune perspective heureuse ne se profile à l’horizon tant  la crise qui décompose notre société est multiforme. D’aucuns diront que ces constats alarmants ne datent pas d’aujourd’hui. Si la transition la plus récente date des 35 années qui nous séparent de la dictature, les tumultes politiques d’aujourd’hui portent en eux des cicatrices  intemporelles.

Les années passent et se ressemblent en Haïti. Le pays est plongé dans l’inertie et la faillite. Une entité chaotique et ingouvernable, dit-on. Que faire ?  Qui viendra sortir le pays de Dessalines de ce bourbier ? Un cycle infernal guette la survie de la majorité des Haïtiens en raison des mauvais choix. Tous les signaux sont au rouge pour ce pays situé dans la région Caraïbe, le plus pauvre de l’hémisphère Nord. Pourtant, personne n’y croit ou semble ne pas s’inquiéter.

Plus qu’avant, tous les secteurs de la vie nationale s’interrogent sur ce que le futur d’un pays  si enfoncé dans la misère depuis des lustres va apporter. Impuissance et défaillance caractérisent l’élite assiégée par le désespoir de cette terre minée par la division. Au plan strictement conjoncturel, Jovenel Moïse qui gouverne de fait la barque nationale et l’opposition qui le traque peinent à trouver la formule magique pour   amener à bon port les fils et les filles de cette nation. Dans leurs attitudes réciproques, ils apparaissent tous comme les deux faces d’une seule et même pièce de monnaie.  Jovenel Moïse et l’opposition politique sont comme des frères siamois. Faisons une rétrospective de leurs faits et gestes.

L’équipe actuelle aux commandes depuis février 2017 souffre de tous les déficits. Manque de légitimité (soutien populaire) et de moyens humains et matériels pour agir dans le sens du bien commun :  c’est ce qu’on peut noter. D’où, un constat de mauvaise gouvernance accrue qui saute aux yeux. En effet, Jovenel Moïse et son équipe qui composent l’exécutif haïtien n’ont aujourd’hui ni la Loi (Constitution et lois spécifiques), ni la légitimité de leur côté. Ils poursuivent dangereusement leur course vers l’organisation d’un référendum constitutionnel et d’élections générales. Un projet déjà largement contesté par la population haïtienne active. De l’amateurisme sans considération des grands enjeux mondiaux sont relégués au second plan dans les politiques publiques mises en œuvre par ce pouvoir. Des projets existent certainement mais avec une orientation vers un populisme exacerbé. Pour diriger par rapport aux aléas du temps, des choix suicidaires se sont imposés à Jovenel Moïse. Ainsi, il a dû se débarrasser du Parlement, s’attaquer à la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) et mettre hors d’état de nuire le Pouvoir Judiciaire. Dans cette même veine, les alliances morganatiques avec des bandes armées font partie de cette addition épique de quatre (4) années de pouvoir de l’ancien patron d’Agritrans. Des acrobaties qui ne mènent nulle part. Le bilan, globalement, n’est pas satisfaisant.

En face de Jovenel Moïse, une opposition plurielle bruyante en panne de stratégie a rendu la vie quasiment impossible en Haïti ces dernières années. Que celle-ci ait imposé un peyi lok dans le but de faire partir Jovenel Moïse,  l’on voit bien, par-dessus tout, qu’aucune méthode claire ni alternative inclusive n’a été mise sur le tapis. De l’énergie débordante dégagée, assez souvent, pour rien. Ces opposants saturés, pour la plupart des carriéristes, sont appelés à être recyclés. Par exemple, sur ces lancées de l’opposition, que de jours de classe  manqués par les écoliers, que de petites entreprises obligées de disparaître à cause de l’arrêt de toutes les activités économiques imposées par l’opposition  lors de ses manœuvres visant à déstabiliser l’exécutif. Notons, en revanche, que grâce à cette opposition plurielle les dérives du pouvoir sont dénoncées à temps. Beaucoup de leaders se regroupent dans l’opposition mais aucun leadership ne se dégage clairement.

In fine, Haïti est comme un bateau sans capitaine à bord. Le pays sombre dans un chaos imminent. Jovenel Moise l’a démontré durant son mandat constitutionnel qui a pris fin le 7 février 2021. Peu de bonnes choses illustrent les années de pouvoir de Jovenel Moise, on a eu surtout de lamentables et désastreuses entreprises qui vont à l’encontre du  progrès en termes de développement de ce pays. Une autre Haïti en voie du changement ne peut venir ni de lui ni de son équipe. A l’inverse, l’opposition, elle-aussi,  n’incarne même pas un semblant d’alternative. Elle est trop divisée. L’opposition ne se réinvente pas pour proposer la voie idéale à prendre. Douze millions d’Haïtiens sont sans demain meilleur possible avec ces deux protagonistes de la crise. La solution viendra-t-elle de la société civile ? De la jeunesse ? De l’université ?  Devrons-nous attendre l’autre génération ?

Godson Lubrun

1 thought on “Jovenel Moïse, l’opposition et les incertitudes qui planent sur l’avenir d’Haïti

  1. Il a beaucoup de potentiel le pays il faut mettre des personnes honnête et croit en son pays il pourrait vivre du tourisme et il aurait des investisseurs prêts à investir Il faut cependant sécuriser et améliorer la qualité de vie des habitants Je voyage chaque année en Haïti

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