La Direction d’Epidémiologie, des Laboratoires et de la Recherche du MSPP détecte plusieurs cas de glomérulonéphrite à travers le pays
3 min readDepuis le mois de mars dernier, la Direction d’Épidémiologie, des Laboratoires et de la Recherche du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) dit trouver plusieurs cas de fièvre, d’amygdalite, d’éruption cutanée érythémateuse dans plusieurs régions du pays. Selon les spécialistes, ces symptômes correspondent aux troubles des glomérules, scientifiquement appelés glomérulonéphrite. Au regard de cette situation, l’État doit prendre des mesures pour éviter la propagation de cette épidémie qui atteint particulièrement les enfants.
Dans une Note adressée aux directeurs départementaux de la santé publique, le 8 mai, la Direction d’Épidémiologie des Laboratoires et de la Recherche (DELR) a exprimé ses craintes concernant la glomérulonéphrite détectée particulièrement chez les enfants et les adolescents. L’instance du Ministère de la Santé et de la Population (MSPP) s’avère d’autant plus préoccupée par cette infection que la plupart des malades reçus dans les hôpitaux présentent une infection aiguë. La DELR exhorte les personnels de la santé de porter une surveillance accrue des éruptions cutanées et de s’investir dans la recherche active de cas similaires.
Dans les lignes de ce document, la DELR met l’accent sur les symptômes de cette pathologie et informe que cette dernière est compatible avec la scarlatine, une infection causée par un streptocoque B hémolytique de type A. De ce fait, la DELR conseille aux directeurs départementaux de la santé publique et la population toute entière de rester vigilants. Quelques centres hospitaliers, notamment l’Hôpital Universitaire La Paix, Bernard Mevs, l’Hôpital Saint Nicolas à Saint-Marc, le Foyer Saint Camille et l’Hôpital de Carrefour ont été les premiers à tirer la sonnette d’alarme concernant cette pathologie et comptent plusieurs cas d’hospitalisation.
Que faut-il savoir sur la glomérulonéphrite?
Selon la neuropédiatre Judith Exantus, dans son intervention sur le panel de la Radio Magik 9, le 17 mai dernier, dans le système médical, la plupart des pathologies se terminant par « ite » font référence à une inflammation. Ce qui implique que la glomérulonéphrite est le résultat d’une inflammation des glomérules situés dans le rein de l’enfant. « Ces inflammations découlent généralement d’une infection », affirme la neuropédiatre. Plus loin, le docteur Judith Exantus soutient que cette maladie existe un peu partout mais est d’autant plus observée dans les pays pauvres, en raison de la précarité et des conditions de vie malsaines.
La transmission de ce microbe peut se faire aisément. D’ailleurs, les premiers signes et symptômes n’apparaissent pas dans les premiers jours de la contamination de l’enfant, ce qui facilite la propagation de ce microbe. « La glomérulonéphrite est une pathologie grave et il est urgent de la prendre en charge. Toutefois, la prévention vaut mieux que la guérison, donc les parents qui constatent les symptômes précités doivent conduire rapidement leurs enfants à l’hôpital dès les premiers jours pour éviter le pire et surtout ne pas les conduire à l’école avant d’avoir effectué un traitement car ce microbe est très contagieux », conseille Mme Exantus.
Pour prévenir au mieux cette pathologie, le docteur Exantus conseille de faire une gestion saine de l’environnement immédiat de l’enfant. En d’autres termes, il faut protéger l’enfant des piqûres de moustiques et de la chaleur. Il est important de baigner les enfants beaucoup plus que d’ordinaire avec de l’eau propre, d’aérer au mieux la maison et de s’assurer de bien nettoyer les aliments que les enfants vont consommer.
« Cette pathologie est l’une des plus fréquentes maladies de rein diagnostiquées chez les enfants haïtiens. De ce fait, les personnels de santé, les étudiants en sciences de la santé ont le devoir de faire des colloques, des campagnes de sensibilisation pour prévenir cette maladie et partager les informations au plus grand nombre de personnes possible. En renversant les problèmes environnementaux et en renforçant les capacités de notre système de santé, nous pourrons évidemment combattre la glomérulonéphrite », affirme la neuropédiatre Judith Exantus.
Leyla Bath-Schéba Pierre Louis