16 novembre 2025

Le Quotidien News

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La jeunesse a un rôle essentiel à jouer dans la reconstruction d’Haïti, estime My Flesta Gourdet

La diplomate My Flesta Gourdet, lors d’une interview accordée à Le Quotidien News, a qualifié d’inhumaine la situation chaotique dans laquelle se trouve Haïti. À cet égard, elle lance un appel à l’unité de la jeunesse pour contribuer au processus de développement du pays.

Le pays s’enfonce de plus en plus dans l’abîme, et ce quotidiennement. Pour certains, cet état de fait s’explique par le fait que les jeunes refusent de s’engager dans les affaires politiques, sociales et économiques du pays. Or, en Haïti, 54 % de la population est âgée de moins de 25 ans, dont 31 % dans la catégorie d’âge de 10 à 24 ans, affirmait l’UNICEF dans un communiqué publié en septembre 2019. Avec un tel poids démographique, ce qui est également l’avis de la diplomate My Flesta Gourdet, investir de façon judicieuse dans les jeunes pourrait permettre d’obtenir des résultats probants pour l’avenir du pays. « La jeunesse est l’avenir d’Haïti », déclare la diplomate au micro de Cluford Dubois lors de son intervention dans l’émission « 45 Minit Pou Yon Envite » le 27 octobre 2025.

Cependant, My Flesta Gourdet estime que les jeunes, surtout ceux qui vivent en dehors du pays, doivent cesser de s’en prendre les uns aux autres et plutôt s’unir pour l’avenir du pays. « Avec de l’unité et de la patience, nous pouvons apporter du changement », allègue-t-elle. « Je ne suis pas meilleure que toi parce que je vis dans un pays différent du tien. Avant tout, nous sommes des Haïtiens », explique-t-elle, soulignant que la jeunesse a un rôle essentiel à jouer dans la reconstruction du pays.

La jeunesse et la politique

Faire de la politique et contribuer au développement économique de son pays ne signifie pas nécessairement occuper une fonction politique, pense Mme Gourdet. « Chaque personne peut apporter sa propre contribution au processus de développement d’Haïti », déclare-t-elle. « Si vous refusez de vous encourager vous-mêmes, qui le fera à votre place ? », demande Mme Gourdet aux jeunes qui refusent de s’engager politiquement, en soulignant que sans engagement, il ne peut y avoir de changement. « S’impliquer ne veut pas dire être président. S’impliquer, c’est se battre pour un lendemain meilleur », ajoute-t-elle.

« Nous pouvons faire bon usage des réseaux sociaux pour apporter du changement dans notre société. Les artistes ont également un rôle à jouer dans le développement du pays. Nous avons besoin des jeunes, certes, mais avant tout, nous avons besoin d’Haïtiens dans l’âme. Et mieux encore, nous avons besoin de jeunes qui croient en l’éducation », poursuit Mme Gourdet.

Le Conseil Présidentiel de Transition

Alors que le pays approche de la date du 7 février 2026, date à laquelle les conseillers présidents doivent faire leurs adieux à la tête du pays, de nombreux acteurs de la société civile exigent le départ du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Pour Mme Gourdet, ce CPT constitue un poids économique supplémentaire pour le pays. « Je ne suis pas satisfaite du passage du CPT à la tête du pays. Avec le CPT, je m’attendais à ce que le pays mette hors d’état de nuire certains criminels notoires ; je m’attendais à une meilleure organisation du système éducatif et à ce que les routes nationales contrôlées par les gangs soient à nouveau placées sous le contrôle de la PNH », dit-elle.

Force multinationale

Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé le 30 septembre 2025 une résolution visant à transformer la Mission multinationale de sécurité en une force plus robuste, dans l’objectif de mieux combattre les gangs armés. Pour Mme Gourdet la mise en place d’un nouveau système permettant de neutraliser les artisans de la violence en Haïti est nécessaire.

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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