La méthode PrEP, une stratégie fiable pour prévenir le VIH
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Présentée sous forme de pilules ou d’injections, la Prophylaxie Préexposition (PrEP) est une méthode de prévention contre le VIH, jugée fiable à 99% par le Centre de Contrôle des Maladies (CDC) aux Etats-Unis. Cependant, l’utilisation de la méthode PrEP n’est pas encore démocratisée en Haïti, selon deux utilisateurs qui nous livrent leurs expériences.
Depuis son apparition en 1981, le VIH a fait l’objet d’une grande pandémie mondiale qui, chaque année, cause des dizaines de milliers de morts à travers le monde. Rien qu’en 2022, les chiffres de l’ONUSIDA ont brossé le portrait d’une pandémie encore active. A la fin de l’année 2022, ce ne sont pas moins de 39 millions de personnes qui vivaient avec le VIH dans le monde dont 53% sont des femmes et des filles, 1.3 million de personnes y ont été infectées, parmi elles 46% sont de sexe féminin, et environ 630 000 personnes sont décédées du fait de maladies liées au sida. En Haïti, entre adultes et enfants, des deux sexes, environ 140 000 personnes vivaient avec le VIH, l’un des pays ayant le taux de prévalence le plus élevé en dehors de l’Afrique Sub-saharienne.
La PrEP, une méthode efficace peu connue
Marie Danielle, 34 ans, est esthéticienne et « pair éducateur » pour la Fondation Serovie, une organisation communautaire haïtienne qui œuvre – entre autres – dans la prise en charge des maladies infectieuses, en particulier le VIH/SIDA. Depuis maintenant 20 mois, elle utilise la méthode PrEP. « En tant qu’être humain, ma santé c’est ma priorité, vu que la PrEP est une méthode de prévention contre le VIH/SIDA, je l’utilise pour me protéger contre les risques de contracter le VIH », explique-t-elle à la rédaction du journal Le Quotidien News.
Paul, 28 ans, est étudiant en sciences Juridiques dans une université privée à Port-au-Prince, travaille à plein temps comme assistant administratif et de programme pour une ONG locale. Lui aussi utilise la méthode PrEP, et depuis maintenant trois ans. Selon Paul, avec ce médicament, il est protégé jusqu’à 99.9%. Donc, au cours d’une relation sexuelle, dit-il, « si le préservatif se déchire je ne serai pas inquiet, et je n’ai aucun souci à avoir plusieurs partenaires sexuelles. Je peux dire que ce sont ces avantages que j’en tire ». Faisant confiance aux scientifiques et aux chiffres, Paul vit donc sa vie sexuelle sans ne s’inquiéter de rien.
Selon la CDC, certains utilisateurs peuvent ressentir des effets secondaires de courte durée comme la diarrhée, des nausées, maux de tête, des douleurs à l’estomac ou même de la fatigue. Cependant, ni Marie Danielle, ni Paul ne déclarent faire face aux effets secondaires. « Chaque personne a son propre système qui fonctionne différemment. C’est juste pour vous dire que sur moi la PrEP ne produit aucun malaise de santé», se réjouit-il. « Je n’ai rien ressenti d’anormal en utilisant la PrEP, les examens cliniques lors de mes visites médicales ne signalent rien non plus », a ajouté Paul.
Beaucoup attestent que la PrEP est efficace pourtant ce médicament est peu connu du public haïtien. « Pour moi, la société haïtienne ne connait pas bien la PrEP. Pour cela, je veux que la PrEP soit beaucoup plus vulgarisée via des publicités impliquant des artistes très connus, ce qui permettra de sensibiliser toute la population sur l’importance de ce médicament dans la prévention contre le VIH/SIDA », a expliqué Marie Danielle. « Mon message pour les utilisateurs : Je vous encourage de continuer à utiliser la PrEP, car elle est l’un des meilleurs moyens de protection contre les risques de contracter le VIH ».
« À toutes celles et ceux qui veulent avoir des relations sexuelles sans risque, je vous conseille de toujours utiliser la PrEP, et du coup, vous allez garder votre statut sérologique négatif. Le VIH ne se fait pas remarquer à première vue et il faut toujours utiliser un préservatif car les autres Infections sexuellement transmissibles (IST) ne sont pas bloquées par la PrEP ».
Clovesky André-Gérald PIERRE
