La mission pharaonique de Léon Charles, nouveau DG de la PNH

Léon Charles a du pain sur la planche. En très peu de temps après son forfait sur la manifestation du 18 novembre 2020 et de son premier discours au sein de l’école nationale de police, son leadership vient d’être mis en question par une violente manifestation du groupe  » Fantôme 509’‘, le vendredi 20 novembre 2020. Entre le besoin de renforcement institutionnel de la Police Nationale d’Haïti (PNH), les projets politiques du palais national, la négociation avec les Fantômes 509, les défis de l’insécurité, sans parler du G9, le nouveau directeur général de la PNH a entre ses mains une mission inhumaine.

Léon Charles, le nouveau directeur général de la PNH nage en eaux troubles dès ses premiers moments d’installation. Même si le contenu de son premier discours devant les hauts gradés de l’institution prouve qu’il a une bonne lecture de la situation, il n’a pas encore su se montrer à la hauteur des défis qui l’attendent. La note par le truchement de laquelle il a félicité les policiers pour la dispersion de la manifestation du 18 novembre a excité une bonne partie de la population, plus particulièrement les défenseurs des droits humains. Ce qui le met déjà dans une situation difficile.

En ayant sur le dos un passif avec le secteur Lavalas lors de son court passage à la tête de l’institution entre 2004 et 2005, le Directeur Général fait lui-même parti du problème. Et son appel au dépassement des rivalités pour atteindre des objectifs dignes de la PNH doit, par conséquent, passer par l’examen de sa personne.

En plus de tout ça, le nouveau commandant en chef a une mauvaise presse. L’opinion publique le considère comme le bras armé du palais national. Ce qui ne fait pas de lui l’homme de la situation, le genre de leader qui soit capable de rallier les troupes.

La démonstration de force des policiers revendicatifs de ce vendredi 20 novembre est carrément un problème de plus. Car, il a à faire à des revendications pour lesquelles il n’est pas lui seul à en décider.

Comme il est encore tôt, il est recommandé de suivre à la lettre les décisions de Léon Charles à la tête de la PNH. Il a certes déjà opéré beaucoup de changements dans le haut commandement de la PNH sans soulever d’horribles contestations, mais rien ne dit que tout ira de ce train.

En somme, en ayant à satisfaire la revendication des fantômes 509, répondre aux caprices du palais national, faire revenir un climat de sécurité dans le pays, Léon Charles a une mission qui n’existe pas. Car il n’a ni feuille de route précise, ni cible identifiée, ni moyen adéquat. Cette mission n’existe pas.

A noter qu’Hervé Julien est remplacé par Frantz Jean François, l’inspecteur général Carl Henri Boucher est devenu Directeur des Renseignements Généraux (DRG) et Coordonnateur des Directions Départementales, le Commissaire Divisionnaire Marc Justin est à la tête de la Direction Centrale de la Police Administrative (DCPA). M. Justin remplace à ce poste Berson Soljour. Et, l’inspecteur général Jean Yves Muscadin est transféré à l’Académie de Police, le Commissaire Paul Ménard est nommé Directeur Départemental Police Ouest (DDO), entre autres.

La rédaction