7 décembre 2025

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L’alternance démocratique: un enjeu majeur pour nos politiciens!

Le pays est désormais à deux mois de la date fatidique du 7 février 2026. Date à laquelle le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) devrait, selon l’accord l’ayant légitimé, plier bagage pour favoriser la mise en place d’une nouvelle équipe. À date, toute une série de stratégies et de réflexions sont en agitation dans l’opinion publique et dans les couloirs des structures politiques pour proposer une formule de sauvetage.

En effet, on a déjà expérimenté plusieurs modèles, les uns plus catastrophiques que les autres. Les cas du monocéphalisme gouvernemental d’Ariel Henry et celui du CPT, plus proche de nous, en sont des exemples vivants. Derrière tout cela, une seule réalité se trouve dissimulée. Il s’agit du refus des hommes au pouvoir de plier au principe de l’alternance politique en bonne et due forme.

Les lois haïtiennes sont claires là-dessus: Haïti est une République démocratique définissant l’étendue du mandat de chaque élu. Ceux qui arrivent au pouvoir et qui prêtent serment sur la Constitution en font une autre chose, créant des conditions toujours non propices à cette passation incontournable. Ils se sont toujours entendus pour faire en sorte de s’accrocher à la jouissance du pouvoir par des manœuvres politiciennes non nécessaires. Pour cause, des transitions se succèdent, charriant opacité dans la gestion des affaires de l’État, corruption, entre autres. C’est comme un coup du sort, les mécanismes pour renouveler le personnel politique haïtien sont toujours foirés.

Pour les défenseurs de la démocratie en Haïti (les politiques), c’est le pouvoir qui compte. Les désidératas du peuple, les prescrits légaux et la moralité politique sont les cadets de leurs soucis. Le pouvoir est envisagé seulement de son côté de jouissance (droit) que de l’autre (devoir). Une mauvaise habitude qui a pour conséquence directe cette crise que nous sommes en train de vivre: insécurité généralisée, souillure de l’image de l’État, déficit de crédibilité et adoption de solutions cosmétiques qui court-circuitent avec les principes légaux.

Pour l’instant, le défi est énorme: celui de changer notre perception sur la gouvernance. Qu’est-ce qui explique que cette tendance nous guette depuis tout ce temps ayant suivi notre indépendance en tant que peuple ? Quel est le vrai frein à ce processus démocratique vital? La cupidité doit passer en second plan pour faciliter l’émergence d’une nouvelle classe politique et une sorte de moralité politique.

Face à ce marasme dans lequel nous sommes empêtrés, le moment est venu de prendre les meilleures décisions. Quels sont les motifs qu’a ce CPT pour nous conduire dans cette abyssale politique? Comment va-t-il nous expliquer qu’il n’a pas pu réaliser les élections dans la durée de son mandat? Comment les autres structures politiques ayant participé à ce projet vont-elles se justifier pour un nouveau compromis? D’où est-ce que nous sortons cette ridicule pratique de ne jamais vouloir faire de passation alors que tous se déclarent démocrates? Entre autres défis que nous aurons à relever, l’éradication de cette pratique est d’un enjeu capital. Et il est temps qu’on arrête cette hémorragie qui a trop duré. 

Daniel Sévère 

danielsevere1984@gmail.com

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