Le chanteur Jah Payo prend son envol dans l’aire musicale haïtienne

Jah Payo, jeune chanteur de Chachou Boyz, prend du galon avec ses tubes qui font cadencer les mélomanes. Avec ses nouveaux morceaux, les uns plus mélodieux que les autres, il paraphe son nom dans l’industrie musicale haïtienne. Qui est Jah Payo ? D’où vient-il ? Quelle est son histoire ? Jah Payo se présente dans ce numéro de ‘’A la rencontre des Stars’’.

Tout pseudonyme traîne une histoire, une anecdote assez marquant pour en faire un nom. Celui de Jah Payo, de son vrai nom Carlens Sabin, émane de son passé footballeur. « En raison de mon physique maigrelet, les gars avec qui je jouais au football, m’appelaient Ti pay, Payo », raconte le chanteur qui a l’air se marrer au bout du fil, en se remémorant de cette belle époque où le ballon rond était à sa merci. Il semble être bien dans son corps malgré les moqueries incessantes. « Alors, j’ai fait une symbiose entre Jah qui vient du style reggae, mon genre musical favori, et Payo », explique Carlens lors d’une entrevue accordée au journal Le Quotidien News.

Jah Payo vient de Jérémie, la cité des poètes. Né un 18 mars, il apprend les rouages de la vie à la Capitale de Port-au-Prince qui l’a vu grandir avec sa mère dans une fratrie de quatre garçons. « En fait, j’ai connu mon père. Il nous rendait régulièrement visite. Mais c’est ma mère qui nous a tous élevés », précise le chanteur témoignant la gratitude à sa génitrice. « J’ai grandi dans le ghetto, Bobin, un bidonville à Pétion-ville. De là, j’ai connu pas mal de déboires dans mon enfance », se rappelle Jah Payo. Selon ses dires, les conditions étaient tellement précaires que chaque année il fréquentait une école différente.

Quand est-ce qu’il a découvert son talent de chanteur ?

Sans aucun casse-tête, il répond en ces termes : « je chante depuis mon jeune âge.  J’étais encore au bas âge. Ma mère me dit souvent que je ne mettais pas beaucoup de temps à connaitre les chansons de King Posse, et d’autres groupes en Vogue à l’époque. ». Il a développé en grandissant une grande passion pour cet art. En 2008, après le terrible incident entraînant la mort de K-tafal, Dade, Deja et les deux autres amis de BC, il a intégré un groupe de Hip-hop à Pétion-ville, appelé Speed pv.

Mais, il franchit pour la première fois les portes d’un studio d’enregistrement en 2013, après ses études classiques. « J’ai fait mes débuts à A5 Studio. J’y travaillais tantôt comme ingénieur » avance la jeune voix de Chachou Boyz, Jah Payo. « C’est en 2015 que je me suis vraiment lancé comme chanteur pro » ajoute-t-il. Il tenait le refrain de jeunes rappeurs sur leur morceau, amusait la foule en soirée acoustique. Payo ne se faisait pas prier pour grager sa guitare en harmonie avec sa voix, pour aigayer les mélomanes assoiffés de musique.

En dépit des difficultés innombrables rencontrées sur son chemin, Carlens Sabin a pris un nouvel essor cette année. En effet, il a d’abord soumis à l’appréciation du public le titre « Aparans », en collaboration avec Lil’Oman. Il a enchaîné avec un featuring avec Power Mix, sur le morceau titré « Pitit papa m se pitit pa m », avant de s’arrêter sur ce dernier son de Chachou Boyz intitulé « Se fòt mwen ». « Le travail acharné porte des fruits. Je peux en témoigner », avoue le jeune musicien qui promet beaucoup avec son talent.  « Les jeunes doivent y croire, enchérit-il, car, comme on le dit souvent : Neg k ap batay pa mouri. »

Statler LUCZAMA

Luczstadler96@gmail.com