Le Quotidien News

L'actualité en continue

Le CPT fait du surplace et la crise haïtienne reste entière, que faire ?

Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), déjà un an au pouvoir, est sur le point de passer à côté de ses deux principales missions, le rétablissement du climat sécuritaire et l’organisation des élections démocratiques en Haïti. Interviewé par Le Quotidien News le 20 juin 2025, Ulysse Jean Chenet, coordonnateur du Mouvement Point Final, estime que la seule solution viable et fiable pour résoudre la crise haïtienne est de faire le choix d’un juge à la Cour de Cassation.

Le Quotidien News (L.Q.N.) : Après plus d’un an au pouvoir, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) est sur le point de passer à côté de ses deux principales missions : rétablir l’ordre et la paix dans le pays et l’organisation des élections libres, honnêtes et démocratiques. Par conséquent, ils sont nombreux aujourd’hui les observateurs qui exigent le départ du CPT à la tête du pays. De plus, on évoque même déjà l’après du CPT. Selon vous, est-ce qu’il y a lieu d’en évoquer déjà ?

Ulysse Jean Chenet (U.J.C) : Absolument oui, il est temps de mettre de côté le CPT qui est une structure amorphe, budgétivore, corrompue, illégale, illégitime et inconstitutionnelle. D’ailleurs, au sein du Mouvement Point Final, nous avons clairement dit que le CPT est un bébé mort-né. Et, nous étions même allés plus loin pour dire que le CPT de neuf membres n’est autre qu’une gaguère… pour faire plaisir aux blancs et pour faire passer du temps dans la gestion de la crise haïtienne. Mais, nous avons eu raison de le dire. Parce qu’on ne peut pas constituer un gouvernement de transition avec des antagonistes. Avec soixante-deux partis politiques, tous ont les mêmes ambitions : garder le pouvoir. Quatorze mois après, le CPT n’est autre qu’une catastrophe politique à nulle autre pareille pour le pays.

L. Q. N : Dans les mois à venir, et ce, au cas où les élections ne sont pas réalisées à temps dans le pays, il y aura un vide au sein de l’Exécutif, car l’accord du 3 avril stipule que le CPT a un mandat de deux ans. Comment devrions-nous procéder après la fin du mandat du CPT pour assurer la continuité de l’Exécutif ?

U.J.C: Dans la situation actuelle, on ne peut pas tenir compte de l’accord du 3 avril 2024. C’est un accord qui est caduc, qui n’a jamais été publié au journal officiel du pays, Le Moniteur. Et qui n’a jamais été appliqué par le CPT non plus. D’ailleurs, même les signataires de l’accord du 3 avril ont fini par constater l’échec du CPT et demandent la démission de cette structure pour se rendre à la Cour de Cassation.

Maintenant, toutes les forces vives de la nation doivent se mettre en commun accord pour trouver un modus operandi pour remplacer le CPT au pouvoir. C’est la raison pour laquelle, nous autres, au sein du Mouvement Point Final, depuis 2 mois, avons lancé la table de concertation politique d’Haïti pour trouver une solution durable et à l’haïtienne à la crise haïtienne sans l’intervention de la CARICOM et des colons blancs. Parce qu’Haïti doit être un pays souverain.

Donc, l’alternative viable et fiable pour résoudre la crise haïtienne, c’est d’aller à la Cour de Cassation pour prendre un juge pour diriger la prochaine transition pour garantir une certaine neutralité politique.

L. Q. N : Que pouvez-vous nous dire à propos du bilan du CPT ?

U.J.C: Le bilan du CPT est sur toute la ligne très catastrophique :

– Beaucoup plus de corruptions dans les administrations publiques.

– Beaucoup plus de territoires perdus.

– Beaucoup plus de postes de péages installés par des gangs armés sur les routes nationales.

– Beaucoup plus de massacres et d’assassinats.

– Beaucoup plus de déplacés internes.

– Aggravation de l’insécurité alimentaire dans le pays.

– Augmentation de la crise économique dans le pays.

– 1500 écoles fermées

– 1,5 million d’enfants ne peuvent pas aller à l’école.

– 1,5 million de déplacés internes.

– 75 facultés publiques et privées fermées.

– 128 hôpitaux fermés, dont l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti, hôpital Universitaire de Mirebalais, MSF, Hôpital Bernard Mevs, etc.

– 38 commissariats incendiés et détruits par les gangs armés. Donc, c’est vraiment catastrophique le bilan des 14 mois du CPT.

L. Q. N : Fritz Alphonse Jean a pris les rênes du CPT le 7 mars 2025. Dans son discours d’investiture, il avait déclaré : « Nous sommes en guerre. Nous devons impérativement nous unir pour gagner cette guerre ». Plus de trois mois après, quel est votre regard sur cet extrait du discours du président du CPT ?

U.J.C: Fritz Alphonse Jean est un nul. Il est le plus nul des Coordonnateurs du CPT. Il est extrêmement égoïste et égocentriste.  Il ne peut même pas organiser un conseil des ministres. Il ne comprend même pas les concepts de sécurité publique.

…Il a parlé du budget de guerre. Cependant, les gangs armés deviennent plus agressifs à Mirebalais. Fritz Alphonse Jean, c’est la déception totale. Donc, c’est le moment opportun pour changer les neuf nuls au pouvoir pour aller à la Cour de Cassation pour sauver le pays.

Propos recueillis par :

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.f

Laisser un commentaire