Le Groupe de la Banque mondiale discute des priorités pour soutenir Haïti à travers un nouveau cadre de partenariat pays
5 min readUne délégation de haut niveau de la Banque Mondiale conduite par Ayat Soliman, Directrice Régionale des Stratégies et Opérations ; et incluant Lilia Burunciuc, directrice pour les pays Caraïbes ; Maria Marcela Silva, directrice régionale du secteur Infrastructure ; et Carolina Cardenas, Représentante Résidente pour Haïti de la Société Financière Internationale ; a visité Haïti du 22 au 24 mai 2023. Au cours de son séjour, la délégation a eu le privilège de rencontrer le Premier ministre haïtien, SE. Ariel Henry, pour renouveler l’engagement continu du Groupe de la Banque Mondiale (GBM) à soutenir le développement socio-économique du pays et discuter des actions actuelles et futures.
La délégation a initié des sessions de consultations avec des membres du Gouvernement, des partenaires de développement et des représentants du secteur privé sur le nouveau Cadre de partenariat pays (CPF en anglais) qui guidera le soutien du GBM aux efforts de développement d’Haïti au cours des cinq prochaines années (2024-2028) en s’appuyant sur les réalisations et les enseignements tirés des programmes d’appui en cours.
« Grâce à l’appui technique et financier du Groupe de la Banque mondiale, nous avons réalisé des progrès remarquables dans les domaines de l’agriculture, de la gouvernance, de l’éducation, de la couverture sanitaire, de la gestion des risques et des catastrophes, et de l’accès aux infrastructures de base telles que le transport en milieu rural, l’eau et l’assainissement », a déclaré Michel Patrick Boisvert, ministre de l’Economie et des finances. « Ce nouveau cadre de partenariat devra permettre à la Banque mondiale de continuer à s’engager efficacement avec le pays pour les cinq prochaines années. Pour nous, au Gouvernement, ces consultations garantissent que le nouveau cadre de partenariat correspond aux besoins du pays et avec les priorités définies par le Gouvernement ».
Haïti fait face à d’énormes défis structurels, difficiles à résoudre dans le contexte d’une crise politique et institutionnelle prolongée. La détérioration actuelle de la situation politique, économique, sociale et sécuritaire en Haïti nécessite un effort important et concerté entre les principales parties prenantes pour remédier aux déficits urgents de gouvernance et améliorer la transparence ; améliorer les services clés et les opportunités économiques ; et restaurer un certain degré de stabilité macroéconomique et de sécurité publique, tout en identifiant des points d’entrée pour des engagements stratégiques à plus long terme afin de s’attaquer aux moteurs fondamentaux de la fragilité.
« La combinaison des crises politiques, de l’escalade de la violence des gangs, des catastrophes naturelles successives et des épidémies au cours des dernières années a aggravé la fragilité d’Haïti. Ce dialogue entre les autorités haïtiennes et les partenaires de développement est une étape nécessaire pour explorer les voies permettant de sortir le pays du piège crise-fragilité », a dit Lilia Burunciuc, directrice de la Banque mondiale pour les pays Caraïbes. « Ensemble, nous devons identifier les opportunités pour aider Haïti à relever ses défis au profit de son peuple. »
L’objectif primordial du Cadre de Partenariat Pays est de soutenir Haïti à ce moment critique de son histoire en identifiant les voies pour restaurer une gouvernance efficace, maintenir les services publics de base et reprendre la croissance.
« Une importante priorité à court terme dans le contexte fragile actuel est de préserver les moyens de subsistance des groupes vulnérables, tout en aidant le Gouvernement à lancer des réformes pour s’attaquer aux principaux facteurs de fragilité et autres contraintes au développement et à la croissance », a dit Ayat Soliman, directrice régionale des stratégies et des opérations, dont Haïti a été le premier pays qu’elle a visité depuis la prise de ses nouvelles fonctions. « Le rétablissement de la stabilité en Haïti est une première étape essentielle d’un processus de transition plus large visant à rétablir la confiance entre la population et le Gouvernement, à briser le cycle des crises et des troubles chroniques et à engager la société civile, les jeunes et le secteur privé à faire bouger le pays vers un avenir plus stable et plus prospère. Soutenir le développement d’Haïti et améliorer les moyens de subsistance des plus vulnérables est une priorité pour le vice-président régional de la Banque mondiale pour la région Amérique latine et Caraïbes. »
La délégation a également lancé un appel aux partenaires internationaux pour qu’ils soutiennent le Gouvernement dans le rétablissement de la sécurité, dont l’absence est aujourd’hui le principal défi auquel sont confrontés les Haïtiens dans leur vie quotidienne, et qui engendre des coûts incalculables pour le pays sous la forme de décès violents, d’enlèvements contre demande de rançons, de pertes d’emplois et de départ vers l’étranger d’un grand nombre de professionnels qualifiés.
Cette visite a également été l’occasion pour la Banque mondiale de signer l’accord de subvention pour le projet Eau potable et assainissement rural, résilient, durable et décentralisé en Haïti, d’un montant de 80 millions USD. Ce projet vise à accroître l’accès à des services d’eau potable inclusifs, résilients et durables et à accroître l’accès aux services d’assainissement de base dans les petites villes et les communautés rurales du pays
« Le soutien de la Banque mondiale au secteur des infrastructures est primordial en Haïti, car il contribue à améliorer l’accès aux services et aux biens essentiels, à une connectivité par tous les temps et à une croissance durable », a dit Rosemond Pradel, ministre des Travaux publics, transports et communications. « La construction et la réhabilitation des infrastructures routières et aéroportuaires, l’amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement, les énergies renouvelables et le développement numérique, font partie des actions prioritaires soutenues par la Banque mondiale et ce sont des secteurs clés de transformation pour la revitalisation de l’économie locale. »
L’appui de la Banque mondiale au développement des infrastructures demeure un axe majeur et stratégique en Haïti. Au cours des vingt dernières années, la Banque mondiale a apporté un soutien essentiel au pays dans l’amélioration de ses infrastructures, y compris des investissements dans des domaines clés tels que les transports, l’eau et l’agriculture. Ces investissements sont cruciaux pour un développement intégré visant à améliorer la résilience des communautés rurales les plus vulnérables en offrant un meilleur accès aux services de base et aux opportunités.
En mai 2023, le port folio de la Banque mondiale en Haïti comprend 18 projets actifs pour un montant total de 1,25 milliard USD dont 38% sont alloués au secteur des infrastructures, visant à soutenir l’équilibre territorial et l’adaptation au changement climatique.
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