Le système bancaire fait face à une fuite des cerveaux, selon le Gouverneur de la BRH, Ronald Gabriel
3 min read« À travers une enquête réalisée en mars 2023, l’industrie bancaire a enregistré plus de 243 cas de démission. Il y a une entité bancaire qui a perdu 1/4 de son personnel », révèle le Gouverneur de la Banque Centrale Ronald Gabriel en précisant que ces personnes ont laissé le pays non pas seulement en raison de la détérioration du climat sécuritaire, mais aussi en raison d’une quête d’opportunités existant ailleurs, particulièrement aux États-Unis.
Le train de l’insécurité roule à vive allure. Et cela pousse les gens à fuir massivement le pays. Le départ forcé de ces gens affecte Haïti à tous les niveaux. « Durant l’année 2023, des personnels qualifiés, soit au niveau du public, du privé, ont abandonné le pays et les impacts sont considérables pour le fonctionnement des entreprises », explique le Gouverneur Ronald Gabriel au micro de Kesner Pharel à l’émission « Rendez-vous économique» diffusée sur Radio et Télé Métropole.
« On a, par exemple, l’industrie bancaire où il y a, à partir d’une enquête qui a été réalisée en mars 2023, un total de 243 cas de démission, et l’une des banques commerciales a enregistré une perte équivalente à 1/4 de son personnel. C’est une situation extrêmement difficile que nous devrions adresser, car cette fuite de cerveaux s’explique non seulement en raison de l’insécurité, mais également par la recherche d’opportunités que nos cadres formés sont obligés d’aller chercher en dehors du pays, en particulier aux États-Unis et dans d’autres pays de la région […]», a-t-il poursuivi.
Haïti a vécu une année 2023 difficile sur le plan social, politique et économique. En raison de la situation de violence qui règne dans plusieurs quartiers difficiles d’accès à Port-au-Prince, certaines entreprises ont été obligées de fermer leurs portes. Dans d’autres endroits à travers la capitale, la libre circulation des personnes et des biens est devenue un défi pour la population. Mis à part ce constat, il y a un Premier ministre qui, lui, est incapable de jouer son rôle dans le rétablissement d’un climat stable politiquement dans le pays.
En dépit de cela, des mesures ont été adoptées dans la perspective de la mise en œuvre de la politique publique durant cette année, à en croire le Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH) Ronald Gabriel. « Au cours de cette année, il y a une tendance à l’amélioration du cadre macroéconomique. On a dû faire face à des défis tels que l’insécurité, qui est le principal facteur ayant causé des dommages extrêmement importants sur le fonctionnement des activités économiques », explique M. Gabriel. Selon ce dernier, il y a eu une rupture d’approvisionnement, ce qui est à la base des facteurs de mobilité de productions et de biens. « Il y a eu parallèlement un ralentissement des activités économiques et l’arrêt de certaines entreprises qui se trouvent dans des zones où l’accès est plus difficile. Face à toutes ces situations, il y a eu une altération des prix relatifs qui ont influencé l’augmentation du taux d’inflation », a-t-il expliqué.
Stabilité du taux de change : M. Gabriel fait le point !
Depuis plusieurs mois, il y a une revalorisation de la monnaie locale face au dollar. À bien constater, il y a une certaine stabilité du taux de change. Et cela s’explique, selon M. Gabriel, entre autres, par le fait qu’il y a une amélioration de la performance des organismes de la perception au niveau de la douane, une diminution de plus de 200% des pertes sur les recettes de produits pétroliers. « Ces facteurs aboutissent à un meilleur comportement de la finance publique», explique-t-il en précisant qu’il y a, outre cela, les mesures de politiques monétaires et les interventions effectuées par la BRH.
Jackson Junior RINVIL