Le Terminal Varreux libéré, la PNH se dit boostée et prête pour la suite
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Après plusieurs semaines de siège par les gangs armés, le Terminal Varreux S.A., principale institution pour le stockage des produits pétroliers en Haïti, a été repris par les forces de l’ordre. Au terme de ces opérations, le Gouvernement semble pouvoir souffler, mais de nombreuses pertes civiles sont à déplorer.
Après avoir été considérée comme incapable de reprendre le contrôle de la situation par les diplomates haïtiens par-devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies, la Police Nationale D’Haïti (PNH) a redoublé d’efforts afin de reprendre le contrôle du Terminal Varreux, les mercredi 2 et jeudi 3 novembre 2022. La longue crise de carburant semble être sur le point de se dissiper. « La police a réalisé une opération mercredi et jeudi dans le but de permettre la reprise des activités dans le principal terminal pétrolier qui était pris en otage par des hommes armés. Plusieurs unités de la police ont été déployées à cet effet et les agents ont utilisé des blindés afin de déloger les bandits », a déclaré la Police Nationale sur sa page Facebook.
Si les informations ne font pas encore mention de potentielles victimes du côté des gangs, six morts et deux blessés sont à déplorer selon les témoignages des riverains. De son côté, la Police Nationale a indiqué qu’un employé du terminal Varreux S.A. s’est retrouvé blessé lors des affrontements. Pour la PNH, cette opération revêt une importance capitale, la population avait besoin de respirer après des semaines de blocus.
« Nous avons gagné une bataille mais ce n’est pas encore terminé »
Les efforts de la PNH dans la lutte contre les bandes armées sont incessants. Pendant la crise, les opérations de l’institution policière, quoiqu’insuffisantes, ont été quasi-quotidiennes afin de neutraliser des malfrats dans les différentes régions du pays. Pour cette opération à Varreux, la Police Nationale dit avoir travaillé avec sérieux, car la population est dans le besoin. « Des échanges de tirs nourris ont eu lieu entre les bandits et les policiers qui, eux, ont montré toute leur détermination pour débloquer Varreux parce que le problème du carburant a causé la souffrance de plusieurs millions de personnes dans le pays, avec les entreprises qui sont forcées de fermer leurs portes, et les hôpitaux qui peinent à fonctionner », a déclaré l’institution policière sur Facebook.
Pour le Directeur Général de la PNH, Frantz Elbé, dans un message audio adressé aux policiers et à la population, les succès de l’opération serviront à booster la motivation des troupes. « Nous avons gagné une bataille mais ce n’est pas encore terminé. Toutefois, le combat d’aujourd’hui est un sérum qui va nous booster vers l’avant afin de travailler pour la sécurité du pays dans l’unique but d’instaurer la paix au sein de la population. À toutes les autres institutions qui nous ont aidé dans ce combat d’aujourd’hui, nous leur disons un grand merci », a déclaré Frantz Elbé.
Toutefois, certaines déclarations faites sur la chaine CNN tendent à indiquer qu’il y ait eu des négociations entreprises par le Gouvernement auprès des gangs qui occupaient jusqu’alors le terminal pétrolier. « J’ai parlé à Jimmy Chérizier et je lui ai dit de laisser le terminal parce que les enfants doivent retourner à l’école. Et nous avons exhorté le Gouvernement à faire sa part pour s’assurer qu’il y a du carburant qui doit être acheminé aux consommateurs. Nous travaillons depuis deux semaines avec le Gouvernement et les gangs pour débloquer le carburant », telles ont été les déclarations de l’ancien Directeur de la Télévision Nationale d’Haïti, Dr Harrison Ernest, sur la Chaine de télévision américaine.
Par ailleurs, de telles paroles ont été vite réfutées par le conseiller du Premier Ministre, Jean Junior Joseph, qui a dit que le Gouvernement ne négocie pas avec les gangs armés. « Nous ne traitons pas avec les gangs et nous ne négocions pas avec les gangs, nous voulons que les écoles rouvrent et que les activités économiques reprennent au plus vite. Le Premier ministre a rencontré Harrison Ernest mais ils n’ont engagé aucune négociation avec les gangs ».
Un élément de la crise semble être au bout d’une fin, mais la situation est loin d’être encore contrôlée. Les réseaux criminels continuent de perpétrer leurs actes, et la gourde repart une fois de plus dans sa chute vertigineuse face au dollar américain. Entre-temps, plusieurs écoles se préparent à une rentrée pour ce lundi 7 novembre, et des entreprises espèrent rouvrir leurs portes. La PNH pourra-t-elle garantir une reprise des activités dans le calme pour cette deuxième semaine de novembre ?
Clovesky André-Gérald PIERRE
