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Les non-dits !

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En plein 21ème siècle, Haïti fonctionne comme si elle vivait à l’âge de la préhistoire. Dans ce pays, même les droits fondamentaux ne sont pas respectés. Là, on  vit en dessous du seuil du développement, de la technique et de la science. Sur cet espace qui essaie d’entrer, peut-être accidentellement, dans le monde moderne, c’est non seulement l’immoralité qui règne, mais aussi la cupidité, la profanation des valeurs, la culture du vice et des mauvaises mœurs, l’irrespect total pour l’être humain et toutes les normes. L’éthique et la qualification sont bannies de cette communauté  depuis des lustres.

Les politiques se comportent comme des chasseurs férocement habiles, tandis que la population, en proie à la misère,  est transformée en pauvre gibier dépourvu d’abri sûr. Sans objectif ni vision pour la société, les hommes politiques se livrent une bataille sans merci depuis plus de deux siècles pour la conquête du pouvoir. Laquelle bataille fait rage en 2020 avec des particularités qui angoissent les esprits sensés et les honnêtes gens de cette communauté en déliquescence.

C’est un secret de polichinelle que le PHTK est l’un des pires régimes que ce pays ait connus. L’un des plus impopulaires et des plus décriés de l’histoire haïtienne. Un régime qui se vautre dans le doute, la confusion et les non-dits. Un régime qui, au lieu de rassurer, de tenter d’apaiser, de se défaire de cette image de partisan de la dictature, de prédateur des fonds publics, ne fait que se murer derrière la provocation.

De nos jours, tout porte à croire que l’exécutif fédère des groupes armés, qu’il affaiblit et instrumentalise la police, qu’il essaie par la force de prendre en otage à des fins électoralistes les quartiers populaires, qu’il provoque  la débâcle de l’économie, qu’il manigance des plans mafieux pour rester au pouvoir contre vents et marées. Plus d’un attend des éclaircissements, mais, il semblerait que l’exécutif se fixe d’autres objectifs.

Depuis bientôt deux ans, le pays offre le visage d’un territoire qui n’est pas dirigé. Clarens Renois, un membre de l’opposition dite modérée, se questionnait sur les ailes des deux extrémistes. Selon lui, on est arrivé à une phase tellement déplorable, que plus rien d’intéressant ne peut se passer dans ce pays, sinon la nécessité d’instaurer un dialogue sincère. Il est vu comme un fou qui prêche dans le désert parce que les idées des radicaux sont des idées fixes, hier comme aujourd’hui. Toutes les actions du PHTK ne visent que la consolidation du pouvoir. Être au pouvoir, sans rien diriger est, pour eux, le symbole de la réussite.

Malgré l’insistance de l’opposition qui ne veut pas les élections, le Président annonce qu’il sera réélu. Un discours dictatorial selon plus d’un. De toute façon, il en dit long. Jovenel Moïse renchérit: sa qualité de provincial il ne pouvait pas avoir dans sa main tous ces groupes armés. Un contenu ambigu. Il soutient par ailleurs que son mandat n’a pas commencé avant son investiture. Ce qui sous-entend qu’il écarte la thèse du 7 février 2021. Autant de paroles qui charrient de non- dits dans un contexte où il porte la responsabilité de toutes les dérives du pays, notamment l’illégalité dénoncée de la confection de la carte CIN (par l’entreprise Dermalog), le G9, l’insécurité, etc.

Dans un contexte où il veut coûte que coûte aboutir à la réalisation des élections. Arrivé à un carrefour où il a déjà provoqué pas mal de vide institutionnel, le Président laisse planer encore des doutes.

À ce stade où ni l’un ni l’autre des deux camps ne veut  trouver une issue, à ce carrefour ou le Président est accusé de complicité avec des gangs qui terrorisent la population, quel est, en réalité, le sort de cette nation? Une vraie analyse du discours est nécessaire pour évacuer les points d’ombres.

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